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05 avril 2016

Risque métastatique : l’environnement immunitaire plus important que le patrimoine de la tumeur

La nature de l’environnement immédiat de la tumeur et notamment celle des cellules immunitaires qui y sont représentées constitue un indicateur pertinent de la capacité d’un cancer à donner naissance à des métastases.

Savoir si une tumeur encore localisée représente un risque majeur ou minime de générer des métastases est une question pronostique majeure. De très nombreux travaux sont menés pour mieux comprendre les mécanismes qui mènent à la formation des métastases.

Quelles sont les particularités des cellules cancéreuses qui parviennent à s’extraire de la tumeur pour migrer vers d’autres organes ? Quels signaux déclenchent ces processus ? Si de nombreux éléments de réponses sont aujourd’hui connus, le risque métastatique est, malgré tout, encore très délicat à prédire. Selon des chercheurs français, une exploration du microenvironnement de la tumeur et notamment des ressources immunitaires qui y résident, serait la meilleure approche pour envisager une telle prédiction.

Une grande partie des travaux de recherche se focalisent aujourd’hui sur l’étude du bagage génétique de la tumeur pour identifier des marqueurs pronostiques. Les cellules tumorales portent-elles des mutations qui accroissent leur mobilité ou leur sensibilité à des signaux stimulant leur déplacement, leur prolifération… ? Depuis plusieurs années, les équipes du projet Immunoscore, coordonnées par Jérôme Galon et soutenues par la Fondation ARC, s’intéressent au rôle des cellules immunitaires présentes dans le microenvironnement tumoral dans l’évolution des cancers. Dans une récente étude, les chercheurs ont réalisé en parallèle, chez plus de 800 patients, une exploration du microenvironnement immunitaire des tumeurs primaires, ainsi qu’une analyse approfondie du génome de ces tumeurs. Grâce à cette double approche, ils sont parvenus à montrer que le risque métastatique de tumeurs colorectales était intimement lié à certaines caractéristiques du microenvironnement tumoral. La  faible densité du réseau lymphatique ou sanguin, ou la rareté de certaines cellules immunitaires dans et autour de la tumeur étaient clairement associées à un risque important de métastases. A l’inverse, les chercheurs n’ont pas pu associer de manière significative un ou plusieurs profils génétiques des tumeurs primaires au niveau de risque métastatique des cas étudiés.

Selon les chercheurs, l’hétérogénéité des tumeurs primaires serait un frein à l’identification d’anomalies génétiques pertinentes pour la prédiction du potentiel métastatique. En effet, au sein d’une tumeur, seules quelques cellules disposent des caractéristiques leur permettant de générer des métastases. Comment, à partir d’une biopsie par exemple, déceler ces anomalies parmi celles de toutes les autres cellules cancéreuses présentes ? En décrivant le microenvironnement tumoral, au contraire, les chercheurs peuvent se détacher de cette variation et disposent d’un marqueur qui semble valable pour de nombreux cas de cancers colorectaux et, pourquoi pas, pour de très nombreux autres cancers.


R.D.

Source : Mlecnik, B. et al ; The tumor microenvironment and Immunoscore are critical determinants of dissemination to distant metastasis; Science Translational Medicine; 24 février 2016