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24 mai 2012

Glioblastomes : l’espoir des thérapies ciblées

Les thérapies ciblées du cancer ont déjà changé la vie de nombreux patients. Grâce aux efforts des chercheurs, elles pourraient bientôt améliorer la prise en charge de cancers dont le pronostic est aujourd’hui très sombre : les glioblastomes.

Les thérapies ciblées sont porteuses d’espoir pour de nombreux patients atteints de cancer.

Ces médicaments agissent spécifiquement sur les cellules cancéreuses, en ciblant les mécanismes moléculaires essentiels à leur survie et à leur agressivité. Ils ont d’ores et déjà permis d’améliorer la prise en charge de nombreux cancers parmi les plus fréquents (les cancers du sein et du côlon en particulier) et pourraient prochainement changer le pronostic des pathologies face auxquelles la médecine est encore assez démunie. Les thérapies ciblées pourraient en effet notamment conduire à une amélioration significative de la prise en charge des cancers du cerveau les plus graves : les glioblastomes.

Chaque année en France, entre 1 000 et 2 000 nouveaux cas de glioblastomes sont diagnostiqués. Ce sont les cancers du cerveau les plus fréquents. Leur traitement repose aujourd’hui sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Ces traitements sont lourds à mettre en œuvre et leur efficacité reste modeste. En conséquence, la mise au point de nouvelles stratégies thérapeutiques est aussi nécessaire qu’urgente.

Ces dernières années, la compréhension de la biologie des glioblastomes a énormément progressé. Il a pu être établi qu’il n’existe pas une seule forme de la maladie, mais de nombreux types et sous-types de tumeurs. Ils sont caractérisés par des altérations moléculaires différentes et ne répondront donc pas tous aux mêmes traitements.

Parallèlement, beaucoup de molécules de thérapies ciblées ont été développées, le plus souvent dans l’objectif de traiter des pathologies plus fréquentes que les glioblastomes. Toutefois, les médicaments initialement mis au point pour traiter un type de cancer particulier s’avèrent souvent efficaces dans le traitement d’autres cancers. Le problème est de parvenir à identifier les sous-types de tumeurs contre lesquels un médicament peut agir. C’est précisément l’objet de nombreux projets de recherche en cours.

Prédire l’efficacité des antiangiogéniques

Au centre de recherche Inserm de Strasbourg, le Dr Dominique Bagnard et son équipe s’intéressent à cette question en se focalisant sur une famille particulière de molécules de thérapie ciblée, les antiangiogéniques. Ces médicaments agissent non pas sur la tumeur elle-même mais sur son environnement : ils inhibent la formation des vaisseaux sanguins nécessaires à l’approvisionnement de la tumeur en oxygène et en nutriments. Déjà utilisés dans le traitement de différents cancers, ces médicaments apportent, au moins transitoirement, un bénéfice à certains patients atteints de glioblastome. Le projet du Dr Bagnard et ses collaborateurs vise à mettre au point un test permettant de prédire l’efficacité de ces médicaments chez un patient donné. Ce test devrait conduire à une amélioration de la prise en charge des malades, en permettant de choisir le meilleur traitement à proposer aux patients.

L’équipe développe en outre de nouveaux médicaments possédant, en plus de leur activité antiangiogénique, la capacité de freiner la prolifération et la migration des cellules de glioblastomes.

Une « autoroute thérapeutique » pour accélérer le transfert des innovations

A l’Institut du cerveau et de la moelle (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), le Pr Jean-Yves Delattre, le Dr Ahmed Idbaih et leurs équipes développent une approche plus générale visant à faire converger les connaissances sur la biologie moléculaire des glioblastomes et celles sur les thérapies ciblées. Leur objectif est de construire une « autoroute thérapeutique », permettant d’accélérer le transfert des innovations réalisées dans les laboratoires vers les patients atteints de glioblastomes.

Leur stratégie se fonde en premier lieu sur la production de modèles expérimentaux permettant d’étudier en laboratoire les différentes formes de glioblastomes observées chez les patients. Les chercheurs souhaitent ensuite utiliser ces modèles pour tester l’efficacité des nombreuses molécules de thérapie ciblée qui sont aujourd’hui disponibles. Les molécules les plus actives qui seront identifiées au cours de cette première série de tests seront ensuite évaluées dans des modèles d’études précliniques, reproduisant au plus près la maladie humaine. Cette deuxième étape permettra la sélection de médicaments particulièrement prometteurs qui feront finalement l’objet d’essais cliniques chez des patients.

Grâce à cette approche, les chercheurs espèrent démarrer un premier essai clinique dans un délai de cinq ans.


E.B.