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18 septembre 2012

Vers des traitements sur mesure pour les personnes agées

Les personnes âgées sont particulièrement touchées par le cancer. Mais elles ne peuvent pas bénéficier de tous les traitements existants en raison d'effets secondaires incompatibles avec leur état de santé. Aujourd'hui, des essais thérapeutiques incluant des personnes âgées commencent à se mettre en place avec l'espoir de parvenir à des traitements spécifiques, mieux adaptés et moins agressifs.

Plusieurs spécialités médicales sont confrontées à la prise en charge de patients de plus en plus âgés et de plus en plus nombreux.

La cancérologie est en première ligne car cancer et vieillissement sont intimement liés. Le risque de survenue d’un cancer augmente en effet avec l’âge, et notamment pour les cancers les plus fréquents (ceux du sein, de la prostate et le cancer colorectal). Devant l'ampleur du phénomène qui s'accentuera encore à l'avenir, une nouvelle discipline, l'oncogériatrie, est née il y a maintenant dix ans. Et les chercheurs se concentrent pour trouver de nouveaux traitements adaptés aux personnes de plus de 70 ans, souvent non éligibles aux traitements habituels.

En cancérologie, les médecins ont recours à la chirurgie soit pour réaliser un prélèvement de cellules pour les analyser (biopsie) soit pour ôter la tumeur. Les interventions ne peuvent pas être pratiquées chez les personnes âgées dont l'état de santé est trop fragile. Les chirurgiens essayent donc de privilégier les opérations moins invasives et qui ne nécessitent pas d'anesthésie générale. Mais surtout, les effets secondaires qui peuvent survenir après l'opération, comme la formation d'un caillot de sang ou les escarres, augmentent avec l'âge. Lors d’une radiothérapie, qui détruit la tumeur grâce aux rayons, ce sont également les effets secondaires cutanés qui sont majorés chez les personnes âgées dont la peau est très fine et moins protégée contre les agressions extérieures. La chimiothérapie peut aussi être problématique dans la mesure où le corps a plus de mal à supporter les médicaments lorsque les fonctions rénales et hépatiques sont diminuées.

De nouveaux médicaments moins nocifs mais tout aussi efficaces sont en cours de mise au point. Ainsi courant 2013, débutera un essai thérapeutique, mené par le Professeur Olivier Hermine à l’hôpital Necker et Ivan Moura (Inserm)1, financé en partie par la Fondation ARC. Il visera à tester une nouvelle association de molécules pour le traitement des leucémies aigües myéloblastiques (LAM). Dans ces maladies du sang, les hématologues ne peuvent pas utiliser les mêmes armes thérapeutiques pour les personnes âgées, pourtant les principales touchées. « La chimiothérapie est trop lourde et les transplantations de moelle osseuse ne sont pas possibles pour nos patients âgés. Ce qui fait des LAM des maladies à sombre pronostic » indique Etienne Paubelle, hématologue. D'où l'importance de cet essai qui concernera environ 60 patients de plus de 70 ans. Il permettra de tester une association de vitamine D et de chélateurs du fer (des molécules qui séquestrent le fer). Cette combinaison agit sur la maturation des cellules leucémiques qui perdent alors leur capacité à se diviser à l'infini et finissent par disparaître. Testé « dans une étude pilote réalisée cette année l'espérance de vie a doublé, les effets secondaires ont été minimes et la qualité de vie considérablement améliorée » chez environ une trentaine de patients âgés. L’essai clinique dont la partie biologique sera financé par la Fondation ARC va permettre désormais d’évaluer son innocuité et son efficacité sur un plus grand nombre de patients. M. Ivan Moura est enthousiaste et espère même d’autres développements : « ce traitement pourrait aussi être utilisé pour les cancers du sein, de la prostate et du colon car certaines tumeurs sont aussi sensibles à la vitamine D ».       


1 en collaboration avec le professeur Olivier Hermine (Hôpital Necker, Paris), Florence Zylbersztejn, biologiste, et Etienne Paubelle, hématologue.