Née il y a plus de cent ans, la radiothérapie continue d'évoluer pour cibler plus précisément les tumeurs et augmenter son action par l'association de molécules radio-sensibilisantes.
La radiothérapie est, avec la chirurgie et la chimiothérapie, l'un des « trépieds » actuels de la prise en charge des cancers.
En 2011, plus de 4 millions de séances de radiothérapie ont été prescrites en France dans l'un des 172 établissements habilités, pour un peu moins de 180 000 patients1. Ainsi, on peut estimer que plus de la moitié des patients atteints de cancers sont aujourd'hui traités par radiothérapie, que leur tumeur soit localisée ou qu'elle ait formé des métastases.
Une longue évolution
Comment fonctionne la radiothérapie ? Elle repose sur l'émission de rayonnements de grande énergie qui « ionisent » les tissus frappés, d'où leur nom de rayonnements ionisants. Cette ionisation provoque des dégâts dans la cellule cancéreuse, notamment au niveau de son ADN. Ces dommages peuvent entraîner la mort des cellules irradiées selon différents processus biologiques, qui font l’objet de recherches pour mieux les comprendre afin d’améliorer encore ce traitement.
Qui dit radiothérapie dit donc rayonnements. Cette médecine est ainsi née au tournant du 19e et du 20e siècle, avec la découverte d'une part des rayons X par le physicien allemand Wilhelm Röntgen et d'autre part de la radioactivité naturelle du radium par Pierre et Marie Curie. Cette thérapie a depuis considérablement évolué d'un point de vue technique. De nouvelles sources radioactives ont été identifiées, de la mise en place des premiers traitements par le cobalt-60 en 1951 aux éléments radioactifs artificiels comme l'iridium-192 ou le césium-137 aujourd'hui couramment utilisés. Enfin, l’utilisation dès 1953 des accélérateurs de particules a permis de produire des irradiations artificielles toujours plus puissantes et précises. La Fondation ARC accompagne ces efforts pour améliorer encore cette technique : ce sont ainsi 59 projets portant sur la radiothérapie qui ont été financés par la Fondation ARC entre 2008 et 2012, pour un montant total de plus de 3,5 millions d’euros.
Comment améliorer l'efficacité des rayonnements ?
Pour le Pr Élizabeth Cohen-Jonathan Moyal, médecin radiotherapeute à l’Institut Claudius Regaud et et chercheur en radiobiologie au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT), la radiothérapie va évoluer dans les prochaines années dans trois directions principales :
Si les premiers résultats s'avèrent mitigés, l'essai a permis de confirmer le fait que la présence en quantité anormale des intégrines était associée à un moins bon pronostic et à un risque de récidive plus grand. Les travaux de son équipe vont se poursuivre afin de poursuivre cette voie de la radiochimiothérapie, qui associe l'irradiation et l'administration de molécules pour décupler l'efficacité des rayonnements contre les cellules cancéreuses.
G.F.
Sources :
1 La situation du cancer en France en 2012. Ouvrage collectif édité par l’INCa, décembre 2012.
2 E. Cohen-Jonathan Moyal. Du laboratoire vers la clinique : expérience du glioblastome pour moduler la radiosensibilité tumorale. Cancer/Radiothérapie. 2012;16(1):25-28.
3 A. Ducassou et al. αvβ3 Integrin and Fibroblast growth factor receptor 1 (FGFR1): Prognostic factors in a phase I-II clinical trial associating continuous administration of Tipifarnib with radiotherapy for patients with newly diagnosed glioblastoma. European Journal of Cancer. En ligne le 8 avril 2013.