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12 septembre 2014

Amiante, la gestion du risque à la fibre près

Le 14 août dernier, le Haut conseil de la santé publique publiait un avis et des nouvelles recommandations sur le traitement des matériaux contenant de l’amiante. La révision du seuil de déclenchement des travaux de retrait ou de confinement de ces matériaux a fait réagir.

Associée à des problèmes de santé depuis le début du 20ème siècle, l’usage de l’amiante est jalonné de scandales, de découvertes scientifiques et de prises de conscience collective et politique.

Classé comme élément cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 1973, ce n’est qu’en 1997 que l’usage de l’amiante est interdit en France. À cette même date est aussi déterminée une valeur-seuil d’amiante dans l’air, soit cinq fibres par litre d’air (5 f/L), au-delà de laquelle des travaux de désamiantage ou de confinement doivent être entrepris. Près de vingt ans après, où en est-on ?

Saisi par le Ministère des affaires sociales et de la santé en 2010, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a diligenté un groupe de travail de sept experts pour travailler sur la question de l’amiante en France et proposer des pistes pour améliorer les réglementations. Le document, publié en août 2014 pointe, entre autres, une réglementation trop complexe et un faible contrôle des pratiques. Enfin, il propose que le seuil de déclenchement de travaux soit abaissé à 2 f/L en 2020.

Problème : les experts du groupe de travail avaient suggéré un abaissement du seuil à l’échéance 2015, pour le baisser encore à 1 f/L en 2020 ! Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), préconise depuis 2009 d'abaisser la valeur-seuil de déclenchement des travaux de désamiantage à 0,5 f/L. Trois des sept experts du HCSP ont donc rédigé une note (jointe au rapport du HCSP) expliquant leur désaccord. D’après eux, l’échéance de 2020 permettrait l'inaction des acteurs concernés jusqu'à cette date alors qu’aucune limitation technique ne justifie ce délai. Le HCSP explique son choix par la nécessité de faire appliquer correctement les réglementations actuelles avant de les faire évoluer.

Cette discorde, qui peut sembler futile, devra nécessairement être arbitrée par les autorités compétentes car il faut rappeler que l’enjeu est de taille : selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), le nombre de décès par cancers attribuables à une exposition à l’amiante s’élèverait de 61 300 à 118 400 entre 1955 et 2009 et il pourrait être compris entre 68 000 et 100 000 d’ici à 2050.


R.D.

Sources : APM international 18 août 2014 & 22 août 2014 - Rapport du HCSP