Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation
17 septembre 2014

Un biomarqueur sanguin pour les tumeurs de Wilms

Des chercheurs ont identifié un biomarqueur qui pourrait aider à prédire les risques de récidive d’une tumeur de Wilms, la plus fréquente des tumeurs rénales de l’enfant.

La tumeur de Wilms, ou nephroblastome, est la plus fréquente des tumeurs rénales malignes chez l'enfant.

Si le pronostic est généralement bon, le traitement induit dans la majorité des cas, une ablation totale – parfois partielle – du rein touché. Suite à cette chirurgie, un traitement de chimiothérapie est généralement administré pour réduire les risques de récidive ou éradiquer les métastases. La radiothérapie est réservée aux formes étendues de ce cancer ou à celles qui font craindre une évolution agressive. Afin de trouver des biomarqueurs fiables qui aideraient à mieux orienter les patients vers des traitements adaptés à leur situation, une équipe du Royaume-Uni s’est intéressée à des modifications de l’ADN qui semblent fréquentes dans les cellules tumorales des patients. L’analyse du génome tumoral avait bien révélé des mutations dans quelques gènes, mais elles n’avaient été retrouvées que chez moins de la moitié des patients.

Laissant donc de côté les mutations génétiques, c’est en se tournant vers une modification « épigénétique » que les chercheurs sont parvenus à trouver un biomarqueur universel des tumeurs de Wilms : la méthylation anormale de certaines parties du génome… Ces modifications « épigénétiques » ne modifient pas l’ordre des constituants de l’ADN (les quatre lettres A, T, G ou C), mais elles changent l’« habillage » de l’ADN. Plus précisément, la méthylation consiste en l’ajout – ou la suppression – de petits groupements chimiques, des groupes méthyl, sur la molécule d’ADN. Le rôle de cette méthylation n’est pas encore totalement clair, mais on sait qu’elle peut être impliquée dans la régulation de l’expression des gènes. D’où son implication dans des processus de cancérisation. C’est en comparant l’ADN de cellules tumorales à celui des cellules rénales saines que les chercheurs ont pu identifier des zones dont la méthylation était presque systématiquement anormale dans les cellules tumorales. Le biomarqueur était identifié.

Plus intéressant, les chercheurs sont parvenus à déceler ces portions d’ADN anormalement méthylées dans le sang des patients, ce qui, en terme d’application clinique, permet une investigation non invasive. Enfin, des différences de méthylation entre les quelques zones d’intérêt identifiées ont permis de faire une différence entre les tumeurs pour lesquelles le risque de récidive s’avérait plus élevé, et celles pour lesquelles il s’avérait réduit.

Si des études cliniques confirmaient l’intérêt suscité par ces premiers résultats, on pourrait envisager qu’une simple analyse moléculaire réalisée à partir d’une prise de sang permette aux médecins de préciser le statut clinique de leur patient, d’adapter leur prise en charge, puis de suivre la réponse aux traitements.


R.D.

Source : Charlton J. et al ; Methylome analysis identifies a Wilms tumor epigenetic biomarker detectable in blood; Genome Biology; Aout 2014