24 décembre 2015
Cancer du sein triple-négatif : l’autophagie résiste !
Un effort majeur est nécessaire pour améliorer la prise en charge des cancers du sein triple-négatifs. Identifier les mécanismes de résistance aux chimiothérapies est une des clés du progrès.
Parmi les cancers du sein, les formes « triple-négatives » sont généralement les plus difficiles à prendre en charge. L’absence d’expression du récepteur HER2 et l’insensibilité aux hormones mettent ces tumeurs hors de portée des traitements comme l’hormonothérapie ou la thérapie ciblée anti-HER2 (Herceptin®).
Par ailleurs les patientes développent une résistance à la chimiothérapie dans la moitié des cas. Comprendre ces mécanismes de résistance est un des objectifs de l’équipe de Fatima Mechta-Grigoriou, à l’Institut Curie (Paris).
Avec le soutien de la Fondation ARC, cette équipe a étudié le rôle de l’autophagie dans cette résistance. Il s’agit d’un phénomène observable dans de nombreuses cellules et qui leur permet généralement de gérer un stress : manque d’éléments nutritifs, présence d’éléments toxiques dans leur environnement… Dans le cas présent, les chercheurs ont montré que les cellules tumorales semblent avoir massivement recours à cette autophagie pour résister au traitement de chimiothérapie.
En analysant des échantillons tumoraux, il a été possible de montrer que le niveau d’expression de la protéine LCB3 révélait fidèlement l’activité autophagique des cellules cancéreuses. Les plus hauts niveaux de LCB3 mesurés correspondaient aux femmes pour lesquelles le pronostic était le plus défavorable.
Grâce à des techniques de culture cellulaire en 3D, les chercheurs ont aussi pu associer le niveau d’expression de la protéine aux capacités des cellules tumorales à se disséminer dans l’organisme pour aller former des métastases : quand le niveau de LCB3 était faible les cellules tumorales restaient regroupées en une masse compacte et dense. Quand il était élevé, au contraire, la masse cellulaire était bien plus relâchée. L’utilisation de cholorquine, un anti-paludéen bien connu, permet d’agir sur l’autophagie. D’après les chercheurs, son utilisation semble efficace dans le cadre pré-clinique. Reste à savoir si cette piste, ou une autre, saura réduire l’autophagie et donc la résistance de ces tumeurs aux chimiothérapies chez les patientes.
R.D.
Source : http://curie.fr/actualites/cancers-sein-triple-negatifs-piste-augmenter-l%E2%80%99efficacite-chimiotherapie-005783 Lefort, S. et al ; Inhibition of autophagy as a new means of improving chemotherapy efficiency in high-LC3B triple-negative breast cancers; Autophagy; 26 novembre 2014
524