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06 novembre 2015

Pour une bonne immunothérapie, on peut compter sur ses bactéries

Le succès d’une immunothérapie largement utilisée dans le cadre du mélanome semblerait reposer sur la présence de certaines bactéries au sein de notre flore intestinale.

Les immunothérapies ont le vent en poupe depuis plusieurs années. Les principales pistes développées reposent sur l’utilisation d’anticorps qui lèvent certains blocages imposés aux réponses immunitaires anti-tumorales.

Les résultats obtenus chez les patients, notamment dans le cadre du mélanome, sont parfois spectaculaires, permettant une régression tumorale importante et surtout durable. Mais tous les patients ne répondent pas à ces traitements. Des travaux soutenus par la Fondation ARC permettent non seulement de comprendre pourquoi, mais ouvrent aussi des perspectives pour y remédier.

Quelle variable pourrait bien expliquer une telle différence de réponse à l’immunothérapie d’un patient à l’autre ? Selon les travaux réalisés par plusieurs équipes françaises et coordonnés par Laurence Zitvogel (Gustave Roussy, Villejuif), notre microbiote intestinal serait l’élément clé. Cette « communauté » de quelques milliards de bactéries qui peuple notre tube digestif serait susceptible de stimuler et d’orienter notre système immunitaire de telle manière que l’immunothérapie basée sur l’utilisation de l’ipilimumab puisse être efficace. Au contraire, des expériences précliniques ont montré qu’aucune réponse thérapeutique n’était possible en l’absence de flore intestinale.

Poussant plus avant leurs investigations, les chercheurs ont même pu identifier les bactéries qui, au sein de cette communauté bactérienne très complexe, seraient à l’origine de cette action bénéfique. Forts de ces informations, une exploration a été menée auprès de 25 patients traités par ipilimumab pour un mélanome : même corrélation entre un profil de populations bactériennes intestinales et la réponse au traitement ! Détail intéressant, les chercheurs ont aussi observé que l’immunothérapie modifiait l’équilibre des populations bactériennes, pointant ainsi l’importance de contrôler cet équilibre au cours du traitement.

Enfin, les perspectives que dégage cette étude sont majeures : des techniques d’insémination ou de transplantation fécale permettraient d’établir une population bactérienne favorable dans l’intestin des patients et ainsi d’augmenter le taux de succès de cette thérapie susceptible de donner d’excellents résultats.


R.D.

Source : Vétizou, M. et al ; Anticancer immunotherapy by CTLA-4 blockade relies on the gut microbiota ; Science ; publié en ligne le 5 novembre 2015