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09 octobre 2015

Prix Nobel de chimie 2015 : la réparation de l'ADN à l'honneur

Le prix Nobel de chimie a été décerné cette année à trois chercheurs qui, grâce à leurs travaux, ont révolutionné notre manière de percevoir l’ADN, support matériel de l’information génétique de tout être vivant. La répercussion de leurs travaux sur la compréhension et le traitement des cancers est inestimable.

A chaque fois qu’une cellule se divise, son patrimoine génétique est dupliqué et réparti, en deux parts égales, entre les deux cellules filles. Cet événement anodin se produit des millions de fois chaque jour dans notre organisme et chacune de nos cellules, à quelques exceptions près, possède en elle l’ensemble du bagage génétique que nous ont légué nos parents, à l’identique, ou presque.

Jusque dans les années 70, l’explication de ce petit miracle de conservation était « simple » : l’ADN est une molécule extrêmement stable. D’ailleurs l’évolution des espèces, qui est due à l’accumulation des mutations dans le patrimoine génétique des individus, illustrait parfaitement cette idée : l’ADN est tellement stable que cette évolution se fait à l’échelle de millions d’années ! Mais Tomas Lindahl a fait des expériences… qui ont bouleversé cette perception de notre patrimoine génétique. Il a montré que cette molécule géante était en fait fragile ! Sensible aux UV, à de nombreux agents chimiques, des erreurs sont commises lorsqu’elle est dupliquée au sein de chacune de nos cellules… Et pourtant elle assume son rôle de transmission fidèle de l’information. Et pourtant l’évolution des espèces est belle et bien lente. Il y a une trentaine d’années, le Turco-Américain Aziz Sancar et l’Américain Paul Modrich, sur les traces de Tomas Lindahl, se sont attachés à expliquer cette incohérence apparente : ils ont décrit les mécanismes qui, à chaque instant, passent notre ADN au crible et en réparent les altérations.

Ces découvertes n’ont pas seulement permis de révéler l’ADN comme une molécule extrêmement plastique. Elles ont aussi permis de comprendre de nombreux aspects du développement des cancers. Lorsque les mécanismes de réparation de l’ADN sont défaillants, les erreurs génétiques s’accumulent et augmentent le risque de survenue d’une mutation provoquant la transformation d’une cellule saine en cellule cancéreuse. C’est le cas, par exemple, des gènes BRCA1/2 dans les cancers du sein ou de l’ovaire, par exemple, ou des gènes MMR, pour les cancers du côlon. Mais les systèmes de réparation peuvent aussi servir le cancer lorsqu’ils sont opérationnels ! Une des caractéristiques moléculaires des cellules cancéreuses est la grande instabilité de leur génome qui accumule les mutations et les anomalies chromosomiques… Sans des systèmes de réparation performants, même des cellules cancéreuses seraient dépassées et entraînées vers la mort.

Sur ces bases et grâce au travail considérable qui est encore réalisé pour décrire ces phénomènes incroyablement sophistiqués, de nombreuses approches thérapeutiques anticancéreuses ont pu se développer et continuent à apporter de nouvelles solutions aux patients.


R.D.

Source : APMnews ; Le Nobel de chimie récompense l’élucidation de mécanismes de réparation de l’ADN ; dépêche du 7 octobre 2015.