Si la chirurgie permet une prise en charge adaptée de ces cancers lorsqu’ils sont décelés suffisamment tôt, aucun traitement satisfaisant n’existe pour les situations les plus avancés. Face à ce besoin de solution, les chercheurs tentent en premier lieu de mieux caractériser ce cancer, d’en comprendre les rouages.

Pour cela, une exploration approfondie des anomalies moléculaires présentes dans les cellules tumorales a été mise en œuvre par plusieurs groupes de chercheurs. Alors que les données obtenues jusqu’alors n’étaient pas concluantes sur les causes du développement tumoral, une équipe de Clermont-Ferrand soutenue dans ce projet par la Fondation ARC, a décelé un niveau d’expression anormalement haut de la protéine EZH2 dans les corticosurrénalomes de patients issus de trois cohortes. Déjà impliquée dans la progression d’autres cancers, cette protéine est capable de régler le niveau d’expression de nombreux gènes parmi lesquels certains assument normalement une fonction antitumorale…

En utilisant des molécules capables de bloquer EZH2 sur des cellules de corticosurrénalome, les chercheurs ont pu observer un arrêt de la prolifération des cellules cancéreuses, la disparition de leurs capacités de déplacement et, in fine, le déclenchement de la mort cellulaire. En associant ces molécules à la chimiothérapie actuellement utilisée pour traiter les patients, l’effet était encore plus marquant, laissant entrevoir un potentiel intérêt pour le développement clinique de cette approche.

R.D.

Source : Drelon, C. et al ; EZH2 is overexpressed in adrenocortical carcinoma and is associated with disease progression; Hum Mol Genet; Mai 2016