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10 juin 2016

Nouvelle molécule et nouveau plan d’action contre le mélanome

La mise au point d’une nouvelle molécule ouvre des perspectives dans le traitement du mélanome, y compris pour les patients chez qui les thérapies ciblées actuelles sont sans effet.

Les mélanomes sont des cancers de la peau particulièrement agressifs. Lorsqu’ils sont pris en charge à un stade avancé, les traitements actuels sont encore insatisfaisants, malgré des progrès considérables réalisés ces dernières années.

Dernières en date, les immunothérapies permettent au système immunitaire de se déployer et de faire régresser les tumeurs, mais elles ne sont efficaces que chez 15 à 45 % des patients, selon les essais. Avant les immunothérapies, des traitements ciblés avaient été mis au point, notamment pour bloquer l’action de la protéine BRAF. Dans ce cas, ce sont des mécanismes de résistance au traitement qui, dans la très grande majorité des cas, mettent cette approche en échec et permettent à la tumeur de progresser. Face à ce manque de solutions, une équipe niçoise soutenue par la Fondation ARC a exploré une nouvelle piste.

Les chercheurs, déjà soutenus par la Fondation, avaient montré en 2009 puis 2011 le potentiel des molécules de la famille des « thiazolidinediones ». Ces molécules, utilisées dans la prise en charge du diabète de type II, montraient en effet une activité forte contre les cellules de mélanome. Problème, l’effet antidiabétique n’est pas souhaitable pour traiter un mélanome. Leurs travaux avaient alors montré que, par chance, les effets anti-tumoraux et antidiabétiques étaient dus à deux modes d’action de la molécule. Deux mécanismes cellulaires distincts étaient en jeu. Les chercheurs ont donc tenté de modifier la structure chimique de la molécule pour n’en garder que l’effet anti-tumoral. Leur dernière publication montre que la molécule obtenue, appelée HA15, semble parfaitement remplir le cahier des charges.

Dans cette étude, les chercheurs détaillent le mode d’action de HA15 : elle interfère avec la machinerie de production des protéines et provoque ainsi un stress si important qu’il déclenche deux processus de « suicide » dans les cellules de mélanome. L’intérêt de ce mode d’action réside dans le fait qu’il semble totalement indépendant des mécanismes ciblés par les anti-BRAF. Ainsi, d’après les résultats obtenus par les chercheurs, les résistances qui apparaissent invariablement face à ces thérapies ciblées ne limitent aucunement l’action anti-tumorale de HA15. Si ces données précliniques étaient confirmées chez les patients, une nouvelle stratégie thérapeutique pourrait ainsi enrichir l’arsenal des médecins pour lutter contre ces cancers de la peau dont le nombre de cas augmente d’année en année.


R.D.

Source : Cerezo, M. et al ; Compounds Triggering ER Stress Exert Anti-Melanoma Effects and Overcome BRAF Inhibitor Resistance; Cancer Cell; Juin 2016