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11 août 2016

Une nouvelle molécule hybride contre les cellules leucémiques

Une molécule hybride, constituée d’un anticorps et d’un petit fragment d’ADN, permet d’attaquer les cellules immunitaires cancéreuses sans altérer les cellules souches sanguines et donc de réduire les effets secondaires des traitements classiques.

Le pronostic des leucémies aigües lymphoblastiques a largement progressé ces 30 dernières années mais souvent au prix de traitements très lourds, dont les effets secondaires peuvent se manifester parfois à très long terme.

Trouver des options thérapeutiques moins agressives reste donc une priorité majeure pour les leucémies aigües lymphoblastiques, qui sont les cancers les plus fréquents chez les enfants. Depuis plusieurs années, des chercheurs californiens travaillent à la mise au point de tels traitements.

Leur principe est d’associer un principe actif à une molécule qui permettra à celui-ci d’agir spécifiquement sur les cellules cancéreuses sans altérer les cellules saines. L’idée n’est pas originale en soit - elle est à la base de nombreux projets visant à la mise au point de « nanovecteurs » sophistiqués - mais dans le cas présent, c’est vers une solution techniquement plutôt simple que les chercheurs ont voulu se tourner. Ils ont fixé sur un anticorps reconnaissant la protéine CD22, un petit morceau d’ADN spécifique du gène MXD3. Dès qu’un contact s’établit entre cette molécule chimérique et le récepteur CD22, exposé à la surface d’une cellule, celle-ci déclenche un mécanisme très classique qui consiste à faire entrer en son sein le récepteur qui a capté un message à l’extérieur. Une fois l’ensemble [CD22-chimère] entré dans la cellule, le fragment d’ADN peut entrer en action. Sa séquence spécifique lui permet de bloquer efficacement la production de la protéine MXD3, dont les chercheurs connaissent l’implication dans la prolifération des cellules cancéreuses. Des expériences menées in vitro et in vivo semblent confirmer l’efficacité du processus.

Dans l’organisme, la protéine CD22 est spécifiquement exprimée par les lymphocytes B (les cellules immunitaires responsables de la production des anticorps), à partir desquelles se développent les leucémies aigües lymphoblastiques de type B. Si la thérapie envisagée par les auteurs risque donc aussi de toucher les lymphocytes B sains, elle devrait normalement se concentrer sur les cellules devenues cancéreuses, qui produisent CD22 dans des proportions bien plus importantes. Mais surtout, elle devrait épargner les cellules souches sanguines des patients, un bénéfice majeur par rapport aux thérapies intensives actuelles qui imposent des greffes de cellules souches pour reconstituer le système immunitaire des patients.


R.D.

Source : Satake, N. et al ; Novel Targeted Therapy for Precursor B Cell Acute Lymphoblastic Leukemia: anti-CD22 Antibody-MXD3 Antisense Oligonucleotide Conjugate; Molecular Medicine; 22 juillet 2016