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Cancers des voies aéro-digestives : une piste pour enrayer l’extension tumorale

Des résultats publiés récemment permettent de mieux comprendre les liens moléculaires qui se tissent entre les cellules des cancers des voies aéro-digestives et leur environnement. Une piste s’en dégage pour limiter la capacité des cellules cancéreuses à se déplacer.

Comment les cellules cancéreuses s’intègrent dans leur environnement et y évoluent pour aller coloniser d’autres territoires ?

Des travaux, dirigés par Ellen Van Obberghen-Schilling, ont éclairé ces questions au sujet des cancers des voies aéro-digestives (les cancers de la tête et du cou), dans le cadre d’un programme soutenu conjointement par la Fondation ARC, l’Institut national du cancer et la Ligue nationale contre le cancer. Les chercheurs se sont plus précisément intéressés aux relations entre les cellules cancéreuses et la « matrice extracellulaire » dans laquelle elles évoluent.

L’environnement immédiat des cellules, qu’elles soient saines ou cancéreuses, est constitué d’autres cellules mais également d’une matière dont la structure, la composition et les propriétés physico-chimiques peuvent varier selon les tissus. Cette matière, appelée la matrice extracellulaire, est constituée de molécules, de nature protéique ou non, qui s’assemblent pour former un réseau plus ou moins dense. Les chercheurs le savent depuis longtemps, la matrice extracellulaire est multifonction : elle sert de socle pour s’accrocher, de revêtement pour avancer et elle est aussi à l’origine de signaux qui conduisent les cellules à croître, se transformer, hiberner… Dans le cas des cancers des voies aéro-digestives, les chercheurs niçois et marseillais ont voulu identifier dans la matrice extracellulaire la ou les molécule(s) qui étaient impliquées dans les mécanismes d’extension tumorale.

Pour cela ils ont « simplement » exploré le millier de molécules inventoriées dans la matrice extracellulaire, recherché celles qui étaient exprimées spécifiquement dans les tumeurs des voies aéro-digestives, puis étudié plus en détail l’implication de certaines protéines grâce à un modèle de culture cellulaire en 3D… À l’issue de ce crible, un membre de la famille des fibronectines (des protéines bien connues de la matrice) s’est distingué comme étant un élément central des mécanismes de migration des cellules cancéreuses étudiées. Le point remarquable de ce résultat réside dans le fait que la protéine identifiée par les chercheurs - et qui semble être associée à un mauvais pronostic dans une cohorte de 435 patients - est une forme de fibronectine qui ne s’exprime normalement qu’au stade fœtal… Dans un second temps, les chercheurs sont aussi parvenus à identifier les protéines de la famille des intégrines qui, sur les cellules cancéreuses, se liaient à la fibronectine.

Qu’il s’agisse de perturber la matrice de fibronectine « fœtale » pour déstabiliser l’équilibre tumoral ou de bloquer la connexion entre cette fibronectine et l’intégrine, les deux options semblent prometteuses : l’absence de ces protéines dans des tissus sains en fait des cibles de choix.


R. D.

Source : Gopal, S. et al ; Fibronectin-guided migration of carcinoma collectives; Nature Communication; 19 janvier 2017