Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation

Leucémie aigüe myéloïde : prévoir et contrer l’insensibilité à la chimiothérapie

Deux études publiées successivement dans la revue Nature Medicine mettent en évidence le rôle d’une protéine qui réduit la sensibilité de certains patients à la chimiothérapie.

Enfants comme adultes, traitement de première intention ou solution en cas de rechute, la cytarabine est un pilier de la prise en charge des leucémies aigües myéloïdes (LAM). 

Malheureusement, tous les patients ne bénéficient pas de son action. En effet, sa toxicité nécessite une phase de maturation, réalisée au sein même des cellules : la cytarabine n’est active que lorsqu’une extension lui est ajoutée, sous la forme d’un « groupe phosphate », petite molécule construite autour d’un atome de phosphore. Ainsi, des mesures réalisées chez des patients montrent que ceux qui bénéficient d’un effet de la chimiothérapie sont ceux dont les cellules cancéreuses stockent efficacement la cytarabine enrichie de ce groupe phosphate. Deux équipes - et deux publications complémentaires - lèvent le voile sur un mécanisme biologique qui pourrait bien permettre de prévoir et, éventuellement, de lutter contre l’insensibilité de certains patients à la chimiothérapie.

Leurs travaux ont en effet montré que l’enzyme SAMHD1 avait pour rôle de décrocher le fameux groupe phosphate de la cytarabine, la faisant redevenir ainsi inoffensive. Expériences menées in vitro, suppression in vivo de la protéine SAMHD1, analyses rétrospectives de données biologiques auprès de patients qui ont bénéficié, ou non, d’un effet de la cytarabine… Les résultats obtenus indépendamment par les deux équipes de chercheurs permettent de conclure que SAMHD1 est un acteur majeur de la sensibilité des cellules de LAM à la principale chimiothérapie utilisée.

Facteur pronostic dans un premier lieu, le niveau d’expression de SAMHD1 chez les patients permettrait ainsi de savoir qui pourra bénéficier d’une bonne efficacité du traitement à la cytarabine. Dans un second temps, les chercheurs envisagent de développer des outils permettant de bloquer l’action de SAMHD1, pour débrider celle de la cytarabine. L’usage de la protéine Vpx, dérivée du virus d’immunodéficience du singe (SIV), est apparue dans cette optique comme une option à considérer, les premiers résultats expérimentaux étant encourageants.


R. D.

Sources : Schneider, C. et al; SAMHD1 is a biomarker for cytarabine response and a therapeutic target in acute myeloid leukemia; Nature medicine; Décembre 2016
Herold, N. et al ; Targeting SAMHD1 with the Vpx protein to improve cytarabine therapy for hematological malignancies; Nature medicine; Janvier 2017