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21 juin 2018

Gliome : pour empêcher la migration des cellules, neutraliser le système d’aiguillage

Une étude publiée dernièrement fait la lumière sur un mécanisme clé de la migration des cellules de gliome le long des vaisseaux sanguins cérébraux.
La prise en charge chirurgicale des gliomes est souvent très délicate et ne permet que rarement la suppression de la tumeur dans son intégralité. Les cellules cancéreuses, infiltrées dans le tissu cérébral, échappent à la chirurgie et sont à l’origine de récidives fréquentes. Comprendre ces mécanismes de dissémination des cellules de gliome est capital, c’est l’objectif de Giorgio Seano, jeune chercheur italien qui a récemment créé son équipe à l’Institut Curie, grâce au soutien de la Fondation ARC associée au CNRS et à l’INSERM.
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Les chercheurs connaissent déjà en partie certains comportements des cellules cancéreuses qui évoluent dans le cerveau : ils savent par exemple qu’elles sont capables d’utiliser le réseau des vaisseaux sanguins comme voies de communication. Non pas en s’y infiltrant pour se faire transporter par le flux sanguin mais en « marchant » sur les vaisseaux comme sur des chemins. Ce phénomène, que les chercheurs appellent la « co-option vasculaire » n’est cependant pas systématique. Dans quelle circonstance s’active-t-il ? Sur quels ressorts moléculaires repose-t-il ? Des travaux, publiés en mai dernier dans la revue Cancer Cell par Amélie Griveau, Giorgio Seano et leurs collègues de différentes équipes américaines, ont permis de faire la lumière sur ces questions.

Les chercheurs ont ainsi montré que deux types de cellules de gliome se distinguaient en ce qui concerne leur mode de dissémination : certaines stimulent la formation de nouveaux vaisseaux dans la tumeur quand d’autres exploitent, par co-option, les vaisseaux déjà présents. Plus précisément, les secondes sont caractérisées par l’expression de la protéine Olig2 (Olig2+) et se déplacent, cellule par cellule, sur les vaisseaux, quand les premières n’expriment pas cette protéine (Olig2-) et se déplacent en groupe. Outre l’existence de ce marqueur moléculaire, les chercheurs ont mis le doigt sur une protéine participant activement à la mise en place du mécanisme de co-option : WNT7 est clairement activée dans les cellules qui se déplacent le long des vaisseaux sanguins et son blocage, grâce à des agents pharmacologiques, empêche ce mode de transport.

Autre aspect important de l’étude, il semblerait que les traitements dits « anti-angiogéniques », destinés à bloquer la formation de nouveaux vaisseaux, aient tendance à faire augmenter l’activité de WNT7 et ainsi à stimuler la co-option par les cellules Olig2+. Quand on empêche la tumeur de produire de nouveaux vaisseaux, elle se repose sur ceux qui existent déjà et compte sur la co-option pour faire voyager les cellules cancéreuses...

Enfin, les chercheurs ont pu observer que les nouveaux vaisseaux qui étaient engendrés sous l’influence des cellules Olig2- étaient caractérisés par une structure plus lâche. Ainsi, en bloquant l’action de WNT7, non seulement la voie de transport par co-option était coupée, mais la vascularisation de la tumeur était plus « poreuse » et laissait mieux passer les médicaments administrés. Des premiers résultats obtenus par un double traitement combinant un inhibiteur de WNT7 à une chimiothérapie ont effectivement confirmé cette action bénéfique et laissent imaginer le développement de stratégies thérapeutiques basées sur le ciblage de WNT7.


R. D.

Source : Griveau, A. et al ; A Glial Signature and Wnt7 Signaling Regulate Glioma-Vascular Interactions and Tumor Microenvironment ; Cancer Cell ; Mai 2018