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04 mai 2020

Chimiothérapies : quel impact sur la résistance aux antibiotiques chez les enfants ?

Soutenue par la Fondation ARC, une équipe a travaillé sur le risque de sélection de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques sous l’effet des principales chimiothérapies utilisées chez les enfants.
 

On sait depuis longtemps que les infections bactériennes constituent un risque important pour les patients atteints de cancers, dont les défenses immunitaires sont altérées, par la maladie ou par les traitements. Ce risque infectieux fait partie d’un cercle vicieux dans lequel les chimiothérapies sont impliquées à différents niveaux : elles peuvent amoindrir le système immunitaire de façon directe, altérer le microbiote intestinal et ainsi faciliter le passage de certaines bactéries à travers cette barrière naturelle, les laissant ainsi gagner la circulation sanguine et provoquer une infection qui peut s’avérer grave. Chez ces patients, l’antibiothérapie doit être rapidement proposée… et surtout efficace. Mais les chimiothérapies ont le pouvoir d’introduire des mutations dans l’ADN – c’est la caractéristique qui leur permet d’agir sur les cellules cancéreuses – un pouvoir qui semble aussi s’exercer sur les bactéries que nous hébergeons. Or cette augmentation du taux de mutation dans les populations bactériennes pourrait avoir un effet néfaste : celui de faire apparaitre des mutations qui confèrent une résistance à certains antibiotiques.

Pour aller plus loin

Le travail de Claire Amaris Hobson, réalisé au sein d’une équipe de l’Hôpital Robert Debré (Paris) et soutenu par la Fondation ARC a permis d’établir les premières données sur cet effet des principales chimiothérapies proposées aux enfants atteints de cancers du sang. In vitro, les chercheurs ont comparé, en présence ou en absence de chimiothérapies, les taux de mutations observés dans certaines souches bactériennes et la fréquence d’apparition de bactéries résistantes à des antibiotiques utilisés actuellement contre des infections particulièrement graves. Leurs résultats montrent qu’en exposant les bactéries à l’azacitidine, à la dacarbazine et dans une moindre mesure à la mitoxantrone (parmi 7 chimiothérapies testées), l’émergence de populations bactériennes résistantes à la rifampicine ou à la combinaison ceftazidime/avibactam est démultipliée.

Détail important, leurs travaux ont aussi permis de montrer que les souches résistantes qui avaient émergé sous l’action de l’azacitidine ou de la dacarbazine étaient toujours sensibles à un autre antibiotique, le meropenem. Globalement, ces données constituent des bases très intéressantes pour mieux anticiper les risques, la surveillance et la prise en charge d’une menace infectieuse chez les jeunes patients.

 


R.D.


Source : Amaris Hobson, C. et al ; Impact of anticancer chemotherapy on the extension of beta-lactamase spectrum: an example with KPCtype carbapenemase activity towards ceftazidime-avibactam.Scientific reports; publié en ligne le 17 janvier 2020