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10 juillet 2020

Glioblastome : les messages discrets mais efficaces des macrophages

Une étude a révélé la nature et la teneur de certains messages que s’échangent les cellules de glioblastomes et les macrophages associés à ces tumeurs.

Les glioblastomes sont les cancers du système nerveux les plus fréquents et les plus graves chez l’adulte. Trois sous-types nuancent malgré tout le pronostic de ces cancers : les glioblastomes « pro-neuraux » sont moins agressifs que les formes dites « mésenchymateuses », les formes « classiques » étant intermédiaires. Derrière ces termes, c’est la nature des cellules cancéreuses qui est décrite : elles peuvent être restées relativement semblables aux cellules nerveuses dont elles dérivent ou, au contraire, en avoir perdu la majeure partie des caractéristiques fonctionnelles. Dans ce cas, les cellules cancéreuses adoptent plus un profil de cellules mésenchymateuses, des cellules qui, dans l’organisme, sont capables de donner naissance à plusieurs types cellulaires. Ces cellules cancéreuses ont alors une plasticité qui leur permet d’acquérir des capacités migratoires, de mieux résister à la radiothérapie, etc. Afin de mieux comprendre comment les cellules cancéreuses évoluent vers ce profil plus agressif, des chercheurs se sont penchés sur l’implication potentielle des macrophages, des cellules immunitaires dont l’ambivalence face aux cancers n’est plus à démontrer…

En effet, les macrophages ont normalement un rôle de nettoyeur et de sentinelle : ils ingurgitent cellules, débris cellulaires ou agents pathogènes et participent au déclenchement d’une réaction inflammatoire et d’une réponse immunitaire lorsqu’une infection est en cours. Mais c’est une population légèrement différente de macrophages qui est généralement infiltrée au sein des tumeurs : les signaux que ces agents doubles émettent sont plus de nature à garder le système immunitaire à distance et à stimuler la croissance des cellules cancéreuses ! Dans l’étude publiée récemment, les chercheurs ont fait la lumière sur un mécanisme par lequel les macrophages influencent la nature des cellules cancéreuses dans les glioblastomes. En l’occurrence, il semblerait que des messages soient transportés dans des nanovésicules produites pas les macrophages et captées par les cellules tumorales. Les messages en question, sous la forme de petites molécules d’ARN (une molécule proche de celle d’ADN, détentrice de l’information génétique des cellules), ont la capacité d’interférer avec l’expression des gènes dans la cellule qui les reçoit.

Plus précisément, les auteurs chinois ont identifié qu’une série de « microARN » ainsi transportés avaient pour effet de réduire l’expression d’une protéine nommée CHD7, qui s’est avérée importante pour le maintien des caractéristiques « pro-neurales » des cellules de glioblastome et leur sensibilité à la radiothérapie. Avec ces résultats, ce sont de nouveaux leviers pour lutter contre ces cancers particulièrement sévères qui émergent.


R. D.

Source : Zhang, Z. et al; Transfer of microRNA via Macrophage-Derived Extracellular Vesicles Promotes Proneural-to-Mesenchymal Transition in Glioma Stem Cells; Cancer Immunology Research; 29 avril 2020