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21 février 2020

Oncologie pédiatrique : des résultats fondateurs pour les immunothérapies

Les principaux traitements d’immunothérapie, jusqu’à présent développés chez des adultes, gagnent progressivement leur place dans la prise en charge des enfants.

Alors que l’usage des traitements basés sur le blocage des points de contrôle immunitaire s’étend à toujours plus de patients adultes, leur déploiement chez les enfants reste encore à ses prémices. Plus précisément, ces anticorps qui reconnaissent et bloquent le dialogue entre les protéines PD-1 et PD-L1 ne sont proposés aux enfants que dans le contexte d’essais cliniques. Il s’agit pour l’instant d’établir leur profil de sécurité, de tolérance et d’efficacité chez les jeunes patients dont les cancers ont des caractéristiques propres et dont le système immunitaire ne réagit pas nécessairement comme celui d’un adulte.

Publiés en fin d’année 2019, les résultats de deux études majeures, coordonnées par la Pr Birgit Geoerger (Gustave Roussy, Villejuif), posent des jalons pour l’utilisation de deux immunothérapies chez les enfants et les jeunes adultes. L’essai Keynote-051, toujours ouvert aux inclusions, s’appuie sur la collaboration de 30 hôpitaux à travers le monde et concerne des patients de 6 mois à 17 ans, atteints de tumeurs solides ou de lymphomes de stade avancé ou en rechute et qui résistent aux traitements standards. Les premiers résultats communiqués font état d’une bonne tolérance des enfants au pembrolizumab, un anti PD-1, semblable à celle des adultes. L’activité anti-tumorale était importante chez les patients atteints de lymphome de Hodgkin résistants aux traitements ou en rechute et des réponses ont aussi été observées dans certains cas de cancers rares. Dans les cancers plus fréquents chez les enfants, l’activité anti-tumorale de l’anti PD-1 était malheureusement très faible, voire nulle.

La seconde étude, iMATRIX, déployée à travers 28 hôpitaux et 10 pays, posait les mêmes questions mais au sujet de l’atezolizumab, un anti PD-L1 indiqué chez les adultes pour la prise en charge des cancers de la vessie et des voies urinaires, des cancers du poumon non à petites cellules et des cancers du sein triple négatif. Chez les 90 enfants inclus dans l’essai, si la dose optimale d’atezolizumab, semblable à celle administrée aux adultes, a été validée, l’efficacité anti-tumorale s’est avérée limitée, avec réponses partielles obtenues chez quelques enfants.

En conclusion, les auteurs soulignent l’urgence d’identifier les marqueurs permettant de prédire la réponse des enfants aux immunothérapies actuelles, mais aussi celle de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans le développement tumoral des jeunes patients pour développer des approches d’immunothérapie plus adaptées.


R. D.

Sources : Geoerger, B. et al; Pembrolizumab in paediatric patients with advanced melanoma or a PD-L1-positive, advanced, relapsed, or refractory solid tumour or lymphoma (KEYNOTE-051): interim analysis of an open-label, single-arm, phase 1–2 trial; The Lancet Oncology; décembre 2019

Geoerger, B. et al; Atezolizumab for children and young adults with previously treated solid tumours, non-Hodgkin lymphoma, and Hodgkin lymphoma (iMATRIX): a multicentre phase 1–2 study; The lancet Oncology; novembre 2019