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17 décembre 2021

Leucémies aiguës myéloïdes : les mitochondries à l'origine des résistances

Des travaux menés à Toulouse, avec le soutien de la Fondation ARC, ont mis en évidence l’intérêt d’un potentiel nouveau biomarqueur pour distinguer les patients qui, recevant une bithérapie contre les leucémies aiguës myéloïdes, sont à risque de rechute. Une nouvelle cible thérapeutique pourrait aussi émerger.

Même si d’importants progrès ont été réalisés ces dernières décennies pour traiter les leucémies aiguës myéloïdes, qui touchent environ 3 500 personnes chaque année en France, leur traitement reste complexe du fait, notamment, d’un risque élevé de récidive. La chimiothérapie intensive proposée, aujourd’hui parfois combinée à des thérapies ciblées, est globalement efficace mais ne permet pas d’éliminer toutes les cellules cancéreuses. Cette « maladie résiduelle » parvient, dans certaines circonstances, à se réactiver, causant alors la récidive. Comprendre les mécanismes de résistance qui permettent la survie de ces cellules leucémiques cancéreuses malgré l’intensité des thérapies est un enjeu majeur pour la recherche. Claudie Bosc, au sein de l’équipe de Jean-Emmanuel Sarry au Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse se penche sur la question et s’intéresse tout particulièrement au potentiel rôle des caractéristiques métaboliques des cellules leucémiques dans cette résistance.

Soutenue par la Fondation ARC pour terminer son doctorat et lauréate en 2019 du Prix Hélène Starck, Claudie Bosc s’est plus précisément penchée sur les mitochondries des cellules malades. Dans les cellules, ces compartiments assurent notamment un rôle de production d’énergie à partir de différentes matières premières, une énergie qui est ensuite mise à disposition de toutes les réactions biochimiques cellulaires qui en ont besoin. Les résultats récemment publiés montrent tout d’abord que les patients qui bénéficiaient d’une bonne réponse au traitement étaient ceux dont l’activité mitochondriale était la plus intense. Dans leur approche, les chercheurs toulousains pouvaient, en outre, associer cette activité et, donc, la bonne réponse au traitement, à une « signature » moléculaire bien particulière, appelée « mitoscore », révélatrice de l’expression d’un certain nombre de gènes liés à l’activité mitochondriale.

En analysant, cellule par cellule, la maladie résiduelle de certains patients, les chercheurs sont parvenus à observer que ces cellules résistantes n’avaient pas la même activité mitochondriale que leurs sœurs et que ce remodelage permettait l’adaptation des cellules au stress imposé par les traitements. En testant in vivo un traitement capable de restreindre l’activité mitochondriale, l’équipe toulousaine a pu prévenir la rechute et améliorer la survie. Chez l’humain, les auteurs de l’étude estiment que cette signature doit encore être confirmée sur de plus grandes cohortes pour confirmer l’intérêt du « mitoscore » dans l’accompagnement des choix thérapeutiques. Le ciblage de l’activité mitochondriale pourrait, ainsi, être envisagée chez les personnes les plus à même d’en tirer bénéfice.


R.D.


Source : Bosc, C. et al ; Mitochondrial inhibitors circumvent adaptive resistance to venetoclax and cytarabine combination therapy in acute myeloid leukemia ; Nature Cancer ; 11 novembre 2021