Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation
01 octobre 2015

Cancer du sein et huntingtine, quand les cellules tumorales décrochent

La description d’un mécanisme qui permet aux cellules cancéreuses de se dissocier de la tumeur primaire ouvre des perspectives pour lutter contre la formation de métastases.

Prévenir la survenue de métastases est un enjeu majeur de la prise en charge des cancers du sein invasifs.

Des données américaines montrent en effet que le taux de survie à cinq ans réduit drastiquement avec le degré d’évolution du cancer : de 98,3 % au stade local il chute à 23,3 % lorsque des métastases sont apparues. Si ce constat confirme l’importance d’un diagnostic précoce, il impose aussi la nécessité de trouver des traitements qui permettent spécifiquement de lutter contre la formation des métastases. Sandrine Humbert et son équipe, soutenue par la Fondation ARC, travaillent dans ce sens depuis de nombreuses années.

Au commencement était la maladie de Huntington et les multiples travaux portant sur la protéine responsable de cette maladie neurodégénérative, la huntingtine. Puis Sandrine Humbert s’est penchée sur l’implication de cette protéine dans le cadre des cancers du sein. En 2013 elle montrait que la huntingtine mutée provoquait une sur-activation d’HER2, un récepteur qui stimule la croissance et la prolifération des cellules mammaires dans certains cancers. Une dernière étude, publiée en août dernier, rapporte l’implication de la protéine dans le processus métastatique.

Selon la chercheuse, la protéine « contrôlerait le maintien de la jonction entre deux cellules ». Lorsqu’une modification chimique de la huntingtine (une « phosphorylation ») n’a pas lieu, la protéine ne se rend plus à la surface des cellules et, surtout, n’y accompagne plus une seconde protéine appelée ZO1. Or le rôle de cette dernière est de permettre aux cellules de s’attacher entre elles. En perdant leur capacité d’adhésion, les cellules cancéreuses gagnent celle de voyager… et donc potentiellement de former des métastases.

Des moyens de rétablir la phosphorylation de la huntingtine étant disponibles, les chercheurs envisagent la mise au point d’une future application thérapeutique.


R.D.

Source :Thion, M.S. et al ; Unraveling the Role of Huntingtin in Breast Cancer Metastasis; J Natl Cancer Inst ; Août 2015