Dans la prise en charge des patientes atteintes d’un cancer du sein, la recherche, l’ablation et l’analyse du premier ganglion de cette chaîne (dit « ganglion sentinelle ») permet d’alléger considérablement le geste chirurgical et donc d’en minimiser les éventuelles séquelles. En effet, si aucune cellule cancéreuse n’est retrouvée dans ce ganglion sentinelle, le reste de la chaine ganglionnaire n’a pas à être enlevé et reste donc fonctionnel. Concrètement cette procédure a lieu lors de l’ablation de la tumeur et nécessite l’injection d’un produit qui permet de visualiser le réseau lymphatique autour de la zone opératoire. Mais les traceurs existants ne restent que peu de temps (moins de 5 minutes) dans le ganglion sentinelle, imposant donc une grande rapidité de réaction au chirurgien. Par ailleurs, certains cas d’allergie aux colorants utilisés ont été rapportés.

Les travaux d’une équipe chinoise, réalisés auprès de plus de 2 300 patientes, montrent qu’un nouveau traceur permettrait d’obtenir des résultats d’une très grande fiabilité, tout en s’affranchissant du problème allergique et du temps de réaction. Le traceur est constitué d’une part d’un traceur radioactif, qui permet de le suivre par scintigraphie, mais aussi d’un anticorps (le rituximab, un anti-CD20) qui se fixe sur certaines cellules immunitaires particulièrement présentes dans les ganglions lymphatiques. De cette manière, le traceur injecté avant l’opération dans la zone tumorale est rapidement et durablement séquestré dans les ganglions lymphatiques et en premier lieu dans le ganglion sentinelle.

Selon les auteurs, ce nouveau traceur aurait aussi montré de très bons premiers résultats chez des patients atteints de mélanomes.

R.D.

Source : Li, N. et al; Clinical Evaluation of 99mTc-Rituximab for Sentinel Lymph Node Mapping in Breast Cancer Patients; The Journal of Nuclear Medicine; Aout 2016