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25 janvier 2016

Cancers du rein : comment améliorer le diagnostic ?

Dans une grande partie des cas, les cancers du rein sont diagnostiqués à des stades avancés. Leur prise en charge nécessite alors une réactivité sans faille et doit donc s’appuyer sur un diagnostic précis et rapide. Deux projets soutenus par la Fondation ARC visent à optimiser cette étape cruciale en développant de nouveaux outils moléculaires.

Selon des chiffres de l’Institut de veille sanitaire, on peut estimer qu’environ 11 000 Français sont touchés chaque année par les cancers du rein. Parmi eux, plus de la moitié sont diagnostiqués de manière fortuite, lors d’un examen d’imagerie de la zone abdominale ou pelvienne, réalisé pour une toute autre cause médicale.

Le développement de ces cancers est en effet très discret et ne provoque pas ou peu de symptômes alarmants. Conséquence : dans près d’un tiers des cas, la découverte tardive, à un stade avancé voire métastatique, rend la prise en charge bien plus difficile. Pour faire face à ces situations, l’élaboration de nouveaux outils diagnostiques est une condition sine qua non  de la caractérisation rapide et précise du cancer et de la mise en place de stratégies thérapeutiques adaptées.

Les cancers du rein trahis par leurs « débris » ?

Au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), à Lyon, le docteur Florence Le Calvez-Kelm s’intéresse à des indices bien particuliers pour traquer la présence des tumeurs rénales. Avec son équipe, elle a monté le projet EXOKID, dont l’objectif est de rechercher des biomarqueurs dans les exosomes. Ces petites vésicules sont émises notamment dans la circulation sanguine et contiennent un certain nombre de molécules, représentatives du contenu des cellules qui les produisent. Dans ces vésicules, les chercheurs tentent de déceler des modifications quantitatives ou qualitatives des ARN, qui pourraient révéler la présence et la nature de l’éventuelle tumeur rénale. Les ARN sont des molécules qui, à partir de nos gènes, permettent la production des protéines. Faire l’inventaire des ARNs revient donc à connaitre les gènes qui, au moment de l’analyse, sont utilisés par la cellule cancéreuse et à disposer ainsi d’une véritable signature moléculaire propre à la tumeur. Pour l’équipe lyonnaise, l’intérêt de ces exosomes est double : ces vésicules sont accessibles dans le sang, leur analyse ne nécessite donc pas d’examen invasif tel qu’une biopsie et elles ont la faculté de protéger l’ARN de la destruction qui, dans le sang, surviendrait très rapidement.

Pour autant, certaines questions doivent être réglées avant de  pouvoir disposer de biomarqueurs fiables : les ARN présents dans les exosomes sont-ils totalement représentatifs de ceux présents dans les cellules tumorales ? Peut-on les retrouver à tous les stades du développement cancéreux, y compris aux stades les plus précoces ?

Aujourd’hui, les travaux de ces chercheurs sont en cours. Ils pourront également se poursuivre auprès de personnes incluses dans des cohortes qui permettent de disposer d’échantillons de sang prélevés avant que la maladie ne se déclare. Si les chercheurs visent ainsi à mieux caractériser les cancers du rein diagnostiqués à différents stades, ils espèrent également identifier des signes moléculaires avant-coureurs qui permettraient de prédire la survenue imminente d’un cancer du rein. Un diagnostic précoce pourrait être alors envisagé chez des personnes à risque, comme les patients dialysés depuis plus de trois ans, les fumeurs, les personnes souffrant d’hypertension, les personnes en surpoids ou encore celles touchées par une prédisposition familiale.

Les tumeurs « inclassables » enfin classées ?

Chez la majorité des patients, un diagnostic relativement précis peut être posé grâce à un examen clinique et une analyse au microscope d’un échantillon tumoral. Ces analyses permettent en effet généralement de connaitre le type de tumeur et son degré d’agressivité. Malheureusement, certaines tumeurs présentent des caractéristiques inhabituelles et sont actuellement « inclassables », compliquant la mise au point d’une stratégie thérapeutique adaptée et efficace. Le projet développé à l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice (IRCAN) et porté par le jeune chirurgien urologue Lionel Mendel vise ainsi à chercher, dans leur génome, les éléments qui pourraient caractériser ces tumeurs.

Pour mener à bien ce projet, l’équipe du laboratoire de génétique des tumeurs solides de l’IRCAN réalise une analyse génétique à grande échelle des tumeurs de patients pris en charge au CHU de Nice, grâce aux techniques récentes de séquençage à haut débit. Cette information génétique massive est alors mise en correspondance avec les données microscopiques et cliniques et leur rôle dans la réponse aux traitements est aussi estimé.

Là encore, les analyses sont en cours. Les résultats attendus devraient permettre de disposer d’informations capitales non seulement pour le diagnostic, mais aussi pour le pronostic des cancers du rein. Par ailleurs, des cibles moléculaires pourraient aussi émerger de ces données génétiques et ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Entre les années 2010 et 2014, la Fondation ARC a sélectionné 75 projets en lien avec les cancers du rein, dans lesquels elle a investi plus de 6,3 millions d’euros.

Mobilisation nationale pour les cancers du rein

Le 26 novembre 2015 s’est tenue, en partenariat avec la Fondation ARC, une journée de mobilisation nationale sur les cancers du rein. L’objectif premier de cette mobilisation, coordonnée par le Professeur Escudier (Gustave Roussy) : réunir chercheurs, médecins et patients autour des questions du diagnostic, du parcours de soin et de la recherche. De la mise en commun des expériences ressort un constat très encourageant : les cancers du rein peuvent être considérés comme des cancers « modèles ». En effet, ces tumeurs solides sont notamment caractérisées par une bonne irrigation sanguine et une présence importante de cellules immunitaires infiltrées, elles représentent donc une occasion de développer des approches de chirurgie robotique, d’immunothérapie ou de thérapies ciblées (les traitements anti-angiogéniques notamment), autant de pistes thérapeutiques qui font actuellement progresser la cancérologie.

Reste à fédérer les énergies pour que les élans se coordonnent et participent à la mise en place, au plus vite, d’une prise en charge optimale combinant toutes ces approches.

Pour en savoir plus : www.mobilisation-nationale-cancer-rein.org


R.D.