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10 février 2015

Cancers : d’une médecine d’exception à une médecine pour tous

La recherche sur le cancer a connu ces 10 dernières années une phase d’accélération sans précédent. Passionnante, stimulante, exigeante, parfois déroutante, elle a révolutionné notre compréhension de la maladie et notre manière de la combattre.

Les avancées de la recherche fondamentale, rendues possibles par le séquençage du génome et les progrès de la biologie moléculaire, se sont concrétisées en innovations thérapeutiques majeures, au plus grand bénéfice des personnes malades. Les résultats sont là : alors que nous ne parvenions à guérir qu’un cancer sur trois il y a vingt ans, nous guérissons plus d’un cancer sur deux aujourd’hui.

L’histoire est en marche ! Pour peu qu’un plus grand nombre de patients puisse y accéder et c’est là tout l’enjeu, les innovations thérapeutiques actuelles devraient permettre de franchir une nouvelle étape dans la lutte contre la maladie. En ligne de mire : guérir deux cancers sur trois dans moins de dix ans et, ainsi, sauver 40 000 vies supplémentaires chaque année. Un grand défi…

Aujourd’hui, recherche fondamentale et clinique unissent leurs efforts. Cette recherche « translationnelle » permet de créer une interaction permanente entre les chercheurs et les patients dont bénéficient en premier lieu les malades qui accèdent plus rapidement à des thérapies innovantes. Impossible de toutes les mentionner mais elles sont spectaculaires dans le dépistage, l’imagerie, la radiothérapie, la chirurgie, les thérapies ciblées ou encore l’immunothérapie. Bref, dans tous les domaines et sur tous les fronts, la recherche et les innovations thérapeutiques avancent, se déploient et sauvent des vies.

Soyons fiers ! La France est aux avant-postes de la recherche sur le cancer et de l’innovation thérapeutique. Lors du dernier congrès annuel de l’ASCO à Chicago, le plus grand rassemblement mondial de spécialistes en cancérologie, la France se situait en deuxième position en termes de publications scientifiques, juste derrière les Etats-Unis. En outre, notre pays est l’un des plus attractifs et compétitifs au monde pour y mener des essais cliniques en cancérologie.

Comment expliquer ce succès ? Il résulte en premier lieu de la qualité de nos chercheurs et de nos médecins. L’intelligence reste notre premier atout. Il y a aussi la qualité de notre système de soins, de nos infrastructures hospitalières, de nos organismes de recherche publics (notamment l’INSERM et le CNRS) et de nos universités. Les laboratoires pharmaceutiques et les start-up spécialisées dans les biotechnologies ne sont pas en reste. Les « Plans cancer » et la création de l’Institut national du cancer (INCa) en 2005 ont également beaucoup contribué aux progrès accomplis. La création par l’INCa de 28 plateformes hospitalières de génétique moléculaire réparties sur l’ensemble du territoire et accessibles nous a donné une longueur d’avance.

Et pourtant… Le cancer frappe 1 000 nouvelles personnes chaque jour et demeure la première cause de mortalité en France, à raison de 150 000 victimes chaque année.

Pour que les innovations en cancérologie ne soient pas circonscrites à une approche expérimentale des soins, pour qu’elles ne soient pas la partie émergée d’une médecine d’exception bénéficiant à un nombre trop restreint de malades, il est urgent de permettre à tous, c’est-à-dire à chacun, d’y accéder.

Ce passage d’une médecine d’exception à une médecine pour tous, c’est la garantie de mettre toutes les chances du côté des patients. C’est la certitude de réaliser des avancées majeures et continues en termes de recherche et d’innovations. C’est aussi le meilleur moyen de faire baisser le prix des traitements. Rappelons qu’aujourd’hui, de nombreux patients atteints de cancer et « en échec thérapeutique », continuent à recevoir des chimiothérapies pénibles, parfois toxiques et peu efficaces mais toujours coûteuses. En ce sens, la médecine personnalisée est aussi la voie la plus sûre pour éviter aux malades et aux finances de l’Etat ce fardeau des traitements inutiles.

Cette approche est résolument égalitaire et démocratique. C’est également la plus pertinente et la plus efficiente.

Elle s’appuie sur des propositions concrètes qui vont de l’amélioration du diagnostic à la multiplication des essais cliniques, de l’assouplissement de la législation au renforcement de l’information dont disposent les malades et les professionnels de santé, de l’investissement dans de nouveaux équipements à l’adoption d’une perspective internationale en matière de recherche. Sans oublier bien sûr le maintien d’une recherche académique clinique de pointe et le déploiement de moyens financiers conséquents.

Permettre au plus grand nombre d’accéder à l’innovation constitue de fait le moyen le plus efficace pour progresser dans les connaissances, préserver notre système de santé, sauver des vies et concilier les intérêts particuliers des malades avec l’intérêt général.


R.D.

Tribune libre proposée par :
Michel Pébereau, Président de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer. Axelle Davezac, Directrice générale de la Fondation ARC. Eric Solary, Président du Conseil Scientifique de la Fondation ARC, Professeur des Universités, praticien hospitalier en hématologie. Thomas Tursz, Président du Comité d’Orientation de la Recherche de la Fondation ARC, cancérologue médical, ancien Directeur général de Gustave Roussy.

Tribune publiée sur www.lefigaro.fr le 7 février 2015 : consulter l'article du Figaro