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25 septembre 2018

Dépistage du cancer du poumon : des biomarqueurs pour mieux orienter les fumeurs

De nouveaux biomarqueurs sanguins pourraient aider à mieux identifier les fumeurs qui devraient bénéficier d’un dépistage du cancer du poumon.

Les cancers du poumon sont, en France comme dans le monde, les cancers les plus meurtriers et leur origine est connue dans 90 % des cas : le tabagisme. Le suivi des fumeurs et des anciens fumeurs est donc essentiel pour réussir à déceler les éventuels cancers dans leur forme la plus précoce possible et espérer, ainsi, guérir plus de patients. Des travaux réalisés au Centre international de recherche sur le cancer (le CIRC, à Lyon), soutenus par la Fondation ARC, montrent que des biomarqueurs sanguins pourraient aider à identifier les fumeurs qu’il serait particulièrement important de dépister.

Alors que les cancers du poumon sont responsables de près de 20 % des décès par cancer dans le monde et que le principal facteur de risque est connu, la question du dépistage de ces cancers est cruciale. Doit-on proposer un scanner régulier à tous les fumeurs ? Aujourd’hui des critères d’éligibilité au dépistage existent et prennent en compte l’âge et le niveau de consommation de tabac, présente et passée. Pour les personnes que l’on considère à risque élevé, selon ces critères, un scanner à faible exposition permet alors un suivi régulier. Selon un essai réalisé aux Etats-Unis en 2011, ce mode de dépistage permettait de faire réduire de 20 % le risque de décès par cancer du poumon. Mais les critères actuels d’éligibilité ne sont pas satisfaisants, trop de fumeurs étant exclus du dépistage.

Pour améliorer l’estimation du risque de cancer du poumon, la recherche de biomarqueurs sanguins est une piste intéressante, notamment du fait de sa simplicité de mise en œuvre dans une grande population. Des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), soutenus par la Fondation ARC, ont donc voulu savoir si la concentration sanguine de quatre protéines, généralement associées aux tumeurs bronchiques, pouvait être associée à un éventuel sur-risque de cancer du poumon. Une collaboration avec le MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas, a permis aux chercheurs de mesurer la concentration de ces protéines chez des patients dont du sang avait été prélevé avant le diagnostic. Grâce à cette première cohorte, un algorithme prédictif du risque de cancer du poumon a été mis au point, sur la base des concentrations de ces quatre protéines. Pour tester la pertinence de leur algorithme, d’autres cohortes ont été exploitées, européennes cette fois-ci : la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) et la cohorte suédoise NSHDS (Northern Sweden Health and Disease Study).

En combinant les informations de consommation tabagique et les niveaux de concentrations de ces quatre biomarqueurs, les chercheurs parvenaient à identifier 63 % des futurs patients touchés par un cancer du poumon, contre 42 % seulement avec les seuls critères d’âge et de consommation de tabac utilisés actuellement dans le programme de dépistage américain. Un bond en avant qui justifie, selon les auteurs, l’implémentation d’un tel test sanguin dans les recommandations de dépistage.


R.D.

Source : Integrative Analysis of Lung Cancer Etiology and Risk (INTEGRAL) Consortium for Early Detection of Lung Cancer; Assessment of Lung Cancer Risk on the Basis of a Biomarker Panel of Circulating Proteins; JAMA Oncology; 12 juillet 2018