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04 octobre 2016

Du développement embryonnaire à la cancérologie ? Un message porté par la mouche du vinaigre

Des travaux menés depuis de nombreuses années par une équipe soutenue par la Fondation ARC ont permis de décrypter l’action pro-tumorale d’un mécanisme impliqué généralement dans le développement embryonnaire.

Chez tous les organismes vivants, les tissus, les organes et les membres se mettent en place au cours du développement embryonnaire.

La régulation de tous ces mécanismes nécessite une orchestration extrêmement fine et complexe de l’expression des gènes, permettant aux cellules de se différencier pour assumer leurs fonctions locales. Telle cellule doit devenir une cellule musculaire, telle autre une cellule du foie ou de l’œil… L’expression du bon gène au bon endroit et au bon moment, le secret d’un bon développement embryonnaire, donc, mais aussi celui d’un organisme sans cancer ! Depuis plusieurs années, une équipe de l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier s’applique à établir des ponts entre les deux domaines de recherche.

Avec son équipe, Giacomo Cavalli s’intéresse à la drosophile, la mouche du vinaigre. Cet insecte est utilisé depuis très longtemps dans les laboratoires de génétique et de biologie du développement. Les chercheurs montpelliérains, soutenus par la Fondation ARC, se sont plus précisément penchés sur le rôle des protéines du groupe Polycomb. Des résultats obtenus il y a quelques années avaient montré que ces protéines – dont on sait qu’elles jouent un rôle dans le développement embryonnaire – étaient aussi liées au développement tumoral. Les travaux publiés dernièrement apportent des précisions capitales pour la compréhension des mécanismes en cancérologie. Si deux ensembles de protéines (appelés complexes PRC1 et PRC2) sont indispensables pour mener leur action chez l’embryon, il semblerait que seul le complexe PRC1 soit impliqué dans le développement tumoral.

Après avoir régulé, avec PRC2, l’expression de nombreux gènes du développement embryonnaire, PRC1 quitterait la route de son acolyte pour se relocaliser vers de nouvelles cibles : des gènes impliqués dans la prolifération des cellules, par exemple. Si ces résultats, obtenus chez la drosophile, ont une réelle implication pour la recherche en cancérologie, c’est que ces complexes PRC1 et PRC2 sont très largement partagés dans le monde vivant et que nous, humains, bénéficions aussi de ce système de régulation des gènes. Des données préliminaires obtenues sur des cellules humaines semblent ainsi confirmer le rôle solitaire de PRC1 dans les mécanismes tumoraux. Une nouvelle piste de compréhension s’ouvre, voire de nouvelles opportunités thérapeutiques, quand le décryptage sera plus complet.


R.D.

Source : Loubière, V. et al ; Coordinate redeployment of PRC1 proteins suppresses tumor formation during Drosophila development; Nature genetics; 19 septembre 2016