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12 août 2015

Les chimiothérapies : plus efficaces sous pression ?

Une nouvelle méthode d’administration des chimiothérapies pourrait bien améliorer leurs effets dans certains cancers avancés touchant la cavité abdominale, notamment les cancers ovariens.

Lorsqu’ils s’étendent localement, certains cancers gastro-intestinaux ou gynécologiques induisent le développement de métastases sur le péritoine, membrane qui « entoure » l’ensemble des organes de la cavité abdominale.

Dans ces situations, la chimiothérapie est le traitement standard mais ses résultats sont limités et les effets secondaires assez lourds pour des patients qui sont souvent déjà affaiblis. Pour améliorer la prise en charge, une équipe allemande a mis au point une approche pour optimiser l’efficacité des chimiothérapies. Pas de nouvelle molécule ni de nouveau processus biologique mais un injecteur à haute pression et une intervention chirurgicale minime.

Le principe est de tirer parti du fait que la zone à traiter, la cavité abdominale, est restreinte et que l’on peut y accéder de manière simple. Les chirurgiens pratiquent en effet depuis longtemps des interventions en réalisant seulement deux ou trois incisions minimes au niveau du ventre, de façon à introduire caméra et instruments miniaturisés. Avec cette chirurgie peu invasive, dite « laparoscopique », les chercheurs allemands ont vu l’opportunité d’administrer de manière directe la thérapie : une caméra permet de contrôler l’intervention et un appareillage d’insufflation permet de vaporiser la chimiothérapie sous haute pression dans ce compartiment clôt. L’ensemble de la cavité abdominale est ainsi exposée au traitement mais le reste de l’organisme en est préservé, limitant ainsi les risques d’effets indésirables.

Par cette méthode, les médecins contournent les difficultés d’accès des thérapies au péritoine, une des principales limites à l’efficacité des chimiothérapies dans ces situations. La concentration du traitement au niveau de la zone à traiter a aussi permis de diviser par 10 la dose à administrer. Un point important du point de vue de la tolérance au traitement mais aussi du coût des traitements, non négligeables.

Des essais cliniques ont été réalisés depuis l’émergence de cette technique, il y a un peu moins de trois ans. Des réponses très encourageantes ont été obtenues chez des patientes atteintes de cancers de l’ovaire étendus à la zone péritonéale, quand la chimiothérapie classique ne donnait plus de résultat. Par ailleurs, la qualité de vie des patientes ainsi traitées était meilleure, un aspect important pour ces personnes qui ont déjà vécu de multiples traitements éprouvants.


R.D.

Sources : Sabaila, A et al ; Chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée en aérosol (CIPPA) : une nouvelle voie d’administration dans les carcinoses péritonéales d’origine ovarienne ; Gynécologie Obstétrique & Fertilité ; Janvier 2015

Tempfer, B.T. et al ; Pressurized intraperitoneal aerosol chemotherapy in women with recurrent ovarian cancer: A phase 2 study; Gynecologic oncology; Février 2015

Odendahl, K. et al; Quality of life of patients with end-stage peritoneal metastasis treated with Pressurized IntraPeritoneal Aerosol Chemotherapy (PIPAC); Eur J Surg Oncol; Juin 2015