Ce sont déjà 7 chercheuses et chercheurs de 5 nationalités différentes qui se sont installés dans différentes régions du territoire français afin de développer des projets de recherche ambitieux et innovants dans le domaine de la recherche sur le cancer.
Angelos Constantinou, lauréat 2010 : nationalité Suisse et Grecque, laboratoire d’origine à Lausanne en Suisse. Il dirige depuis 2010 une équipe reconnue pour son excellence au sein de l'Institut de Génétique Humaine à Montpellier. Angelos Constantinou et son équipe étudient les mécanismes permettant aux cellules cancéreuses de surmonter les obstacles qui entravent la réplication de l’ADN. Il est essentiel de comprendre précisément ces mécanismes fondamentaux qui, en plus d’être impliqués dans la croissance des cellules tumorales, pourraient jouer un rôle dans leur résistance aux traitements actuels.
Dmitry Bulavin, lauréat 2012 : nationalité Russe, laboratoire d’origine à Singapour. Il est devenu directeur de recherche à l'Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice (IRCAN) en 2012. Avec le soutien de la Fondation ARC, il a notamment contribué à une meilleure compréhension de la cancérogenèse, en observant qu’une des premières étapes de l’apparition des cancers du poumon consistait en la production massive d’acide hyaluronique par les cellules cancéreuses, ce qui favorisait ensuite la transformation maligne des cellules saines environnantes. De manière cohérente, il a montré que l’inhibition de la synthèse d’acide hyaluronique empêchait la cancérisation des cellules saines, ouvrant donc des perspectives pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
flore
Sergey Nikolaev, lauréat 2017 : nationalité Suisse, laboratoire d’origine à Genève en Suisse. Chercheur en bioinformatique de renommée internationale, il a rejoint Gustave Roussy à Villejuif en 2018. Il est spécialiste de la génétique des tumeurs et expert dans le traitement et l’analyse de données. Son objectif est d’identifier des mutations clés à l’origine des transformations malignes et donc présentes dans les cellules cancéreuses, mais mélangées à de très nombreuses autres mutations. Son travail de recherche consiste donc à analyser un nombre très important de résultats de séquençages issus aussi bien de tissus sains que de tissus cancéreux.
Hélène Salmon, lauréate 2018 : nationalité Française, laboratoire d’origine à New York aux USA. Elle a formé une équipe de recherche à l’Institut Curie à Paris au cours de l’année 2019. Le but de ses travaux est de comprendre l’implication des cellules stromales dans la résistance aux immunothérapies. Chez les patients résistants à ces traitements, il est régulièrement observé que les lymphocytes T sont exclus du centre des tumeurs. Hélène Salmon et son équipe cherchent à élucider le rôle des fibroblastes dans la régulation de l’infiltration des lymphocytes T. Si les fonctions inhibitrices des fibroblastes se confirmaient, il pourrait alors être envisageable de les cibler pour améliorer l’efficacité des immunothérapies.
Maya Saleh, lauréate 2019 : nationalité Canadienne, laboratoire d’origine à Montréal au Canada. Après avoir travaillé pendant près de 15 ans à la faculté de Médecine de l’université McGill où elle était professeure en médecine et directrice du programme « Inflammation et cancer », Maya Saleh a rejoint le laboratoire Immunoconcept à Bordeaux pour y diriger la recherche en oncoimmunologie. L’objectif de son projet est d’identifier des facteurs prédictifs de l’efficacité des immunothérapies, mais également de mieux comprendre l’influence du microbiome sur la réponse immunitaire anti-cancéreuse et sur les toxicités inflammatoires liées aux immunothérapies.
Florent Ginhoux, lauréat 2020 : nationalité Française, laboratoire d’origine à Singapour. Chercheur au sein de l’agence pour les sciences, technologies et la recherche (A*STAR) depuis 2009, Il rejoint Gustave Roussy à Villejuif pour établir un laboratoire de recherche. Eminent spécialiste de l’ontogénie et de la différenciation des macrophages, il est un des chercheurs les plus cités au monde (Highly Cited Researchers List de Clarivate). Ses travaux actuels visent à mettre en lumière différents types de macrophage associés aux tumeurs et leurs fonctions pro-tumorales. L’objectif à plus long terme serait de développer de nouvelles immunothérapies ciblant ces populations cellulaires.
Frédéric Bard, lauréat 2021 : nationalité Française, laboratoire d’origine à Singapour. Responsable d’un groupe de recherche de l’Institut de Biologie Cellulaire et Moléculaire de A*STAR à Singapour, il vient d’être recruté en tant que directeur de recherche au CNRS et installe actuellement son équipe au Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille. Il s’intéresse au rôle de la glycosylation des protéines dans la régulation des interfaces entre la tumeur et son microenvironnement, en particulier à son impact sur la matrice extracellulaire et dans la compétition entre cellules tumorales et cellules saines. Il espère transférer rapidement ces nouveaux concepts en cancérologie par le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Michelangelo Campanella, lauréat 2022 : nationalité Italienne et Britannique, laboratoire d’origine à Londres. Professeur de pharmacologie et responsable d’une unité de recherche sur la biologie cellulaire et la pharmacologie de la mitochondrie, recruté en tant que directeur de recherche au CNRS, Michelangelo Campanella rejoindra Gustave Roussy à Villejuif. Il y développera un projet de recherche sur les contacts que forment les mitochondries et le noyau dans certains cancers agressifs tels que les glioblastomes. Avec sa future équipe, il étudiera les conséquences de ces interactions sur le métabolisme des cellules cancéreuses, sur la modulation de leur microenvironnement et sur leur sensibilité aux traitements.