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16 décembre 2015

Pollution de l’air : de nouvelles recherches pour lutter contre les risques

Comment savoir quel rôle précis joue tel ou tel polluant de l’air, sur quel cancer, chez quelle personne ? Peut-on envisager des recommandations et des mesures de prévention adaptées pour réduire le risque de cancer ? Pour trouver les premières réponses à ces questions cruciales, la Fondation ARC a sélectionné trois projets de grande envergure et engage plus de 2,5 millions d’euros dans le cadre d’un programme dédié : « CANC’AIR ».

En 2013, les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classaient la pollution de l’air extérieur dans le groupe des agents cancérigènes de type I pour l’Homme.

Avec 223 000 décès par cancer du poumon attribués à la pollution de l’air dans le monde en 2010, les chercheurs estimaient alors qu’il s’agissait même de l’une des premières causes environnementales de décès par cancer1. Si le cancer du poumon semble être le premier concerné (certaines études estiment à 10 % la part des cas qui seraient associés à la pollution de l’air), un sur-risque de cancers de la vessie a aussi été évoqué, signe que l’impact dépasse largement les voies respiratoires…

Consciente de l’enjeu, la Fondation ARC a choisi en 2015 de lancer un appel à projets sur la prévention des cancers liés à la pollution de l’air, constituant pour l’occasion un comité scientifique d’experts internationaux. Dans ce cadre, trois projets ont été sélectionnés et seront financés pendant plusieurs années pour un montant global de plus de 2,5 millions d’euros. Trois projets dont l’envergure laisse présager des résultats solides et fondateurs ; trois projets ambitieux et innovants qui devraient en faire émerger de nombreux autres ; trois projets qui permettront, in fine, de produire des données solides pour ensuite formuler des recommandations et des mesures préventives adaptées.

OCAPOL, un observatoire des effets de la pollution de l’air extérieur sur le cancer

L’objectif du projet OCAPOL est la mise en place d’un observatoire national des effets de la pollution de l’air extérieur (particules de différentes tailles2, dioxyde d’azote, ozone, benzène) sur le risque de cancers. Pour mener à bien ce projet, les chercheurs comptent d’une part sur les données de deux cohortes françaises3 qui doivent comptabiliser, à terme, plus de 200 000 participants et d’autre part sur une cartographie très fine de la pollution de l’air. En fonction des adresses successives d’habitation, l’historique des expositions individuelles de chaque membre des deux cohortes pourra être modélisé précisément et mis en relation avec la survenue de cancers.

La diversité et la force statistique des données qui seront issues de ce projet seront des atouts majeurs pour accélérer la recherche sur les liens entre cancers et pollution de l’air.

GENEXPOSOMICS : à la croisée des facteurs de risques génétiques et environnementaux

Pourquoi ne sommes-nous pas tous égaux face au risque de cancer lié à la pollution de l’air ? Le projet GENEXPOSOMICS se propose de rechercher l’existence de caractéristiques génétiques individuelles susceptibles de favoriser la survenue de cancers pulmonaires chez les personnes exposées à la pollution de l’air. Les chercheurs vont plus précisément s’intéresser à un ensemble de gènes impliqués dans les mécanismes de réparation des cellules exposées aux polluants. L’exploration sera réalisée auprès d’une cohorte de 1 500 non-fumeurs (500 atteints d’un cancer du poumon, 500 d’insuffisance respiratoire et 500 sans atteinte respiratoire) vivant dans 12 villes françaises aux niveaux de pollution différents. Elle permettra notamment de comparer le patrimoine génétique des trois groupes pour savoir si certains caractères génétiques sont associés à une plus grande sensibilité à la pollution.

En corrélant les données génétiques, cliniques et environnementales, déterminées précisément pour chaque personne, les chercheurs espèrent pouvoir mettre à jour des populations plus vulnérables et donc améliorer notre capacité à prévenir ou à prendre en charge précocement la maladie.

Pollution de l’air et cancer du sein : quels liens ?

Des études récentes suggèrent que certains polluants de l’air pourraient être liés à la survenue de cancers du sein. Cette question, encore peu documentée, est au cœur du troisième projet sélectionné dans le programme CANC’AIR.

Les chercheurs projettent non seulement d’évaluer le nombre de cas de cancer du sein attribuables à la pollution atmosphérique en France, mais aussi d’identifier les altérations moléculaires et génétiques induites par cette pollution. La modélisation des expositions et l’exploration moléculaire des membres de deux études épidémiologiques4 seront décisives. La cohorte SEPAGES permettra notamment d’étudier les effets moléculaires de la pollution atmosphérique selon la période pendant laquelle la personne a été exposée : vie intra-utérine, petite enfance, âge adulte en général ou grossesse en particulier...

La modélisation extrêmement précise des expositions et la recherche de l’impact des polluants au niveau moléculaire permettront de caractériser de manière solide la relation encore ténue entre pollution de l’air et cancer du sein.


R.D.

1 Communiqué de presse du CIRC (17 octobre 2013)
2 Une part non négligeable de la pollution de l’air est due à la présence de particules en suspension. Certaines sont grossières (entre 2,5 et 10 µm) alors que d’autres sont dites « fines » (en dessous de 2,5 µm) voire ultra-fines (en dessous de 0,1µm).
3 La cohorte Gazel (www.gazel.inserm.fr) a été mise en place en 1989 grâce à la participation exemplaire de 20 000 salariés volontaires d’Électricité de France et de Gaz de France, dont les données de santé sont enregistrées par les caisses mutuelles. La cohorte Constances a été lancée en 2012. Ses participants répondent à un questionnaire chaque année et passent un examen médical tous les cinq ans.
4 L’étude CECILE inclut 1 200 patientes atteintes d’un cancer du sein et 1 300 femmes témoins. La cohorte SEPAGES (Suivi de l’exposition aux polluants atmosphériques durant la grossesse et l’enfance et santé) vise à recruter 700 couples et leurs enfants.