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Les cancers du col de l'utérus

Cancers du col de l'utérus : les espoirs de la recherche

Ces dernières années, la recherche a rendu possible de grandes avancées dans le domaine de la prévention, du dépistage et des traitements des cancers du col de l’utérus.

Les vaccins anti-HPV

La vaccination contre les papillomavirus humains est l’une des grandes avancées dans le domaine de la prévention du cancer de ces dernières années. Cependant, il est actuellement encore difficile d’évaluer en France l’impact de cette vaccination sur l’incidence des cancers du col de l’utérus car la couverture vaccinale est récente et reste insuffisante. En effet, d’après Santé Publique France, en 2018, la couverture vaccinale a atteint 29,4 % pour une dose à 15 ans et 23,7 % pour le schéma complet à 16 ans. Cette couverture vaccinale ne permet pas de protéger efficacement la population et d’obtenir une immunité de groupe. Les politiques actuelles sont plus incisives pour promouvoir cette vaccination afin de se rapprocher des taux de couverture de certains autres pays européens où plus de 70 % des jeunes filles sont vaccinées. 

La vaccination a déjà montré une diminution significative des condylomes et des lésions précancéreuses, même de haut grade dans des études de grandes ampleurs en Australie notamment8. Une étude suédoise a montré une baisse de 90 % du risque de cancer du col de l’utérus chez les femmes vaccinées avant l’âge de 17 ans par rapport à celles qui ne l’étaient pas, sur une période de 11 ans de suivi entre 2006 et 20179. Une étude américaine menée entre 1999 et 2017 arrive aux mêmes conclusions avec un bénéfice d’autant plus important que la vaccination est précoce10. Les chercheurs poursuivent la surveillance de la population vaccinée afin de répondre à certaines questions : quel impact à long terme sur l’incidence des cancers du col de l’utérus ? Quelle efficacité chez des femmes déjà infectées par le HPV ? Les femmes vaccinées devront-elles se soumettre au frottis avec la même fréquence ? En outre, ils évaluent différentes stratégies pour améliorer la couverture vaccinale dans les différents pays (vaccination proposée à l’école dans certains pays par exemple). À l’échelle mondiale, la couverture vaccinale n’est que de 2 %11, prouvant l’importance de développer largement la vaccination et de maintenir une stratégie de dépistage efficace.

De nouveaux protocoles thérapeutiques

Les immunothérapies sont en cours d’expérimentation dans le cancer du col de l’utérus. L’association de deux d’entre elles, nivolumab et ipilimumab a montré un bénéfice dans les formes très avancées récurrentes et métastatiques qui sont de mauvais pronostic. Elle est actuellement évaluée en phase 3 d’essai clinique.

Le mécanisme d’action de ces immunothérapies est très différent de celui de la chimiothérapie. Il fait appel au système immunitaire. Celui-ci reconnait en principe les modifications/altérations des cellules cancéreuses devenues anormales et élimine ces dernières. Mais elles parviennent à activer des mécanismes de protection qui leur permettent d’échapper à la destruction. Il s’agit de mécanismes normalement utilisés par notre organisme pour prévenir les réactions auto-immunes, c’est-à-dire la destruction de nos tissus sains par notre système immunitaire. Le principe des immunothérapies anti-tumorales est de lever un ou plusieurs de ces boucliers moléculaires. Ceci a pour effet de générer une destruction des cellules tumorales par notre propre système immunitaire, au prix d’une augmentation du risque de réactions auto-immunes.

L’efficacité des immunothérapies anti-tumorales seules est décevante dans le cancer du col de l’utérus, mais l’association de deux immunothérapies a récemment montré des résultats prometteurs. Ces associations seront probablement intégrées à l’arsenal thérapeutique dans un futur proche.

La Fondation ARC et la recherche sur les cancers du col de l'utérus

La Fondation ARC finance des travaux de recherche visant à mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la formation et le développement des cancers du col de l’utérus, pour ensuite améliorer non seulement les méthodes de diagnostic mais aussi les traitements mis en place. De 2015 à 2019, 17 projets ont été soutenus par la Fondation ARC pour un montant total de plus de 2,2 millions d’euros.


COMPRENDRE LES MÉCANISMES DE FORMATION DES CANCERS DU COL DE L’UTÉRUS

La compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires mis en jeu lors de la croissance tumorale est indispensable au développement de nouveaux moyens diagnostiques et thérapeutiques. En ce sens, le but de certains projets financés par la Fondation ARC est de préciser le rôle de certaines molécules dans la progression des cancers du col de l’utérus. Par ailleurs, plus de 95 % des cancers du col de l’utérus sont dûs à une infection par le papillomavirus humain. La Fondation ARC soutient donc des équipes travaillant sur les implications de ce virus dans la cancérogenèse.


DIAGNOSTIQUER ET PRÉVENIR LES CANCERS DU COL DE L’UTÉRUS
Un projet financé par la Fondation ARC a abouti à la mise au point d’une méthode de dépistage du cancer du col de l’utérus basée sur la présence de l’ADN du papillomavirus humain. Dans la continuité de cette avancée majeure, la Fondation ARC subventionne des équipes travaillant à l’optimisation de ces moyens diagnostiques. D’autre part, la Fondation ARC soutient un projet de plus grande ampleur centré sur la médecine de précision, qui évalue la faisabilité et la pertinence de diagnostics personnalisés grâce au séquençage du matériel génétique des cellules tumorales.

Ceci pourrait permettre, sur la base des anomalies génétiques détectées, la mise en place de traitements mieux adaptés à chaque patiente.

AMÉLIORER LES TRAITEMENTS ACTUELS ET DÉVELOPPER DE NOUVELLES STRATÉGIES
THÉRAPEUTIQUES

La Fondation ARC subventionne actuellement deux essais cliniques de phase II évaluant l’innocuité et l’efficacité de l’immunothérapie contre le cancer du col de l’utérus. L’objectif du premier de ces essais cliniques est d’analyser les effets de l’association d’une immunothérapie, un « anticorps » permettant de débloquer la réaction des cellules immunitaires contre les cellules cancéreuses, avec un traitement modulant des mécanismes épigénétiques, c’est-à-dire des mécanismes qui régulent l’expression des gènes. Le second essai clinique évalue l’impact de l’association de deux immunothérapies stimulant la réponse immunitaire tout en empêchant les cellules cancéreuses de l’inhiber.


8. Overall efficacy of HPV-16/18 AS04-adjuvanted vaccine against grade 3 or greater cervical intraepithelial neoplasia: 4-year end-of-study analysis of the randomised, double-blind PATRICIA trial. Lehtinen M, Paavonen J, Wheeler CM, Jaisamrarn U, Garland SM, Castellsagué X, Skinner SR, Apter D, Naud P, Salmerón J, Chow SN, Kitchener H, Teixeira JC, Hedrick J, Limson G, Szarewski A, Romanowski B, Aoki FY, Schwarz TF, Poppe WA, De Carvalho NS, Germar MJ, Peters K, Mindel A, De Sutter P, Bosch FX, David MP, Descamps D, Struyf F, Dubin G; HPV PATRICIA Study Group.Lehtinen M, et al. Lancet Oncol. 2012 Jan;13(1):89-99
9. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32997908/
10. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33082207/
11. https://www.gynecologiconcology-online.net/article/S0090-8258(17)30774-6/fulltext

Ce dossier a été réalisé grâce au concours de la Pr Cécile Badoual, de la Pr Anne-Sophie Bats, du Dr Nicolas Delanoy ainsi que du Dr Huyên-Thu Nguyen Xuan (Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris).