Les cancers de l'ovaire
La recherche a pour objectif d’améliorer la prise en charge des cancers de l’ovaire, tant au niveau des traitements que de la qualité de vie. Plusieurs voies de recherche, comme l’immunothérapie ou le développement de nouvelles thérapies ciblées, semblent prometteuses.
Le cancer de l’ovaire est généralement diagnostiqué tardivement. Trouver des méthodes de dépistage facilitant son identification permettrait de traiter les femmes plus tôt et ainsi d’améliorer l’efficacité des traitements. Récemment, une étude a montré que le frottis cervico-vaginal, aujourd’hui utilisé pour repérer les tumeurs cancéreuses et précancéreuses du col de l’utérus, pourrait dans le même temps permettre le dépistage de cancer de l’ovaire.
Dans le cadre d’essais cliniques, des nouveaux protocoles de chimiothérapie, associés ou non à des thérapies ciblées, sont en cours d’évaluation. L’objectif est d’obtenir une efficacité thérapeutique supérieure avec une tolérance au moins identique aux chimiothérapies actuellement utilisées.
Ainsi, des chimiothérapie intrapéritonéales sont envisagées. Dans ce cas, les médicaments sont injectés directement au contact des organes de la cavité du péritoine, via un cathéter posé lors de l'opération chirurgicale et dont l'extrémité ressort à travers la paroi abdominale.
De nouvelles thérapies ciblées sont également étudiées dans le cas du cancer de l’ovaire : le pazopanib et le nintedanib ciblent la formation des vaisseaux sanguins autour de la tumeur. Une nouvelle catégorie de thérapies ciblées semble prometteuse dans le traitement du cancer ovarien : il s’agit des médicaments anti-PARP. Prescrites chez les patientes présentant une mutation du gène BRCA1 ou BRCA2, ces molécules (veliparib, olaparib) vont bloquer un mécanisme de réparation de la cellule cancéreuse qui, faute de pouvoir se multiplier, meurt.
La vaccination thérapeutique ou immunothérapie est une approche innovante qui vise à combattre la maladie en stimulant les défenses de l’organisme pour qu'elles réagissent contre la tumeur. Des essais cliniques sont aujourd’hui en cours : les premières données montrent que l’injection d’une molécule ressemblant au CA 125, l’abagovomab, permet de stimuler une réponse antitumorale chez les patientes. Chez des personnes ayant été préalablement traitées pour un cancer de l’ovaire, la vaccination permettrait de retarder la survenue de la récidive ; ces résultats doivent être confirmés par d’autres études.
La Fondation ARC finance des équipes de recherche qui travaillent à comprendre les mécanismes de formation des cancers de l’ovaire, améliorer les thérapies actuelles, développer de nouveaux traitements et de nouveaux outils pour mieux détecter les cancers de l’ovaire. Entre 2008 et 2012, la Fondation ARC a soutenu 131 projets de recherche portant sur les cancers de l’ovaire, pour un montant total de plus de 9,3 millions d’euros.
Mieux comprendre les mécanismes de formation des cancers
Des équipes s’attèlent à comprendre comment se forment les cancers de l’ovaire. Certaines équipes étudient les mutations de l’ADN des cellules saines et cancéreuses et de certains gènes connus pour empêcher la formation des cancers. D’autres cherchent à décrypter la division et le déplacement des cellules. Ce sont en effet des étapes critiques dans la formation des tumeurs et des métastases.
Améliorer les thérapies actuelles et développer de nouveaux traitements
D’autres projets soutenus par la Fondation ARC ont pour but d’améliorer les traitements actuels. La localisation des ovaires les rend difficilement accessibles en chirurgie ; une équipe travaille donc sur de nouvelles voies d’accès à la tumeur. Des études visent à renforcer les effets des chimiothérapies en tuant plus de cellules cancéreuses, en diminuant leur résistance aux traitements ou en dirigeant les molécules anticancéreuses précisément au niveau de la tumeur. De nombreuses équipes étudient des molécules impliquées dans la formation des cancers de l’ovaire, qui pourraient servir de cibles à de nouveaux traitements anticancéreux. Parmi les nouveaux agents antitumoraux à l’étude, l’un d’entre eux permettrait d’activer les cellules du système immunitaire chargées de tuer les cellules cancéreuses.
Prévenir et diagnostiquer les cancers de l’ovaire
Des équipes travaillent sur la prévention des cancers de l’ovaire : l’une d’elles étudie le rôle des polluants environnementaux dans la formation des métastases ; des études sont aussi en cours pour comprendre l’importance de certains gènes dans la prédisposition aux cancers de l’ovaire. Enfin, dans le cadre d’études précliniques, des équipes cherchent à améliorer le diagnostic des cancers de l’ovaire en développant par exemple des techniques d’imagerie de pointe pour mieux visualiser les tumeurs de l’ovaire. Ces études devraient permettre un diagnostic plus précoce des cancers de l’ovaire et ainsi une nette amélioration du pronostic des patientes.
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Docteur Isabelle Ray-Coquard, oncologue médical au Centre Léon Bérard (Lyon).