Les lymphomes non hodgkiniens
Le suivi après le traitement d’un lymphome non hodgkinien dépend de la nature du lymphome. À l’issue des traitements, de nombreux patients reprendront une vie normale.
Au-delà des contraintes de la surveillance régulière, le patient doit apprendre à vivre avec les retentissements psychologiques de la maladie.
L’annonce d’un cancer et la mise en route des traitements à l’origine de potentiels effets secondaires peuvent avoir un impact sur le moral des patients. Dans le cadre de leur prise en charge, ils peuvent bénéficier d’un suivi psychologique.
En ce qui concerne les lymphomes indolents, ils sont sensibles à la chimiothérapie mais présentent un risque de récidive. Cette chronicisation du cancer peut être difficile à vivre au quotidien avec une angoisse permanente de rechute. L’équipe médicale, qui connaît les conséquences psychologiques des lymphomes non hodgkiniens, est à l’écoute des patients. Elle peut conseiller des associations de malades qui permettent d’échanger avec des personnes ayant connu le même parcours et/ou d’orienter vers un psychologue.
Le suivi est différent selon qu’il s’agit d’un lymphome non hodgkinien indolent non traité (surveillance dans le cadre d’une abstention thérapeutique), d’un lymphome non hodgkinien indolent traité ou d’un lymphome non hodgkinien agressif.
Il est donc individualisé et adapté à chaque patient. Il consiste en des consultations régulières – leur fréquence est fixée par l’hématologue – durant lesquelles le médecin porte une attention particulière à la palpation des ganglions. Des examens sanguins et d’imagerie complètent ce suivi, ce qui permet de détecter précocement une récidive. Un exemple de calendrier : pour les lymphomes diffus à grandes cellules B, les consultations ont lieu tous les trois mois pendant deux ans, puis tous les six mois pendant les trois années suivantes et ensuite chaque année.
La prise en charge des patients atteints d’un lymphome non hodgkinien doit être globale : elle doit par exemple s’intéresser aux complications tardives des traitements. Celles-ci sont toutefois moins graves qu’auparavant car les traitements actuels sont moins nocifs pour l’organisme tout en étant plus efficaces. Par exemple, le risque de second cancer n’est plus majoré. En revanche, le risque de pathologies cardiovasculaires, augmenté par les traitements anticancéreux, est plus important si la personne fume. Il est donc impératif d’arrêter le tabac, avec l’aide de professionnels du sevrage tabagique si besoin.
Par mesure de précaution, les médecins proposent de réaliser une conservation de sperme dans un centre spécialisé appelé Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) avant le début des traitements. Dans la majorité des cas, la fertilité redevient normale à l’issue des traitements et la très grande majorité des hommes traités pour un lymphome non hodgkinien peuvent avoir des enfants sans recourir à des techniques de fécondation in vitro. Pendant la durée de la chimiothérapie et durant l’année suivant la fin du traitement, une éventuelle grossesse doit absolument être évitée compte tenu des risques de malformation du fœtus liés aux traitements, que ce soit pour une femme atteinte d’un lymphome non hodgkinien ou pour la partenaire d’un malade. Une contraception est donc recommandée pendant cette période.
Les lymphomes faisant partie des cancers dont le taux de guérison est élevé, les patients sont invités à penser à leur vie après le cancer.
Certains peuvent même continuer à travailler pendant les traitements, d’autres, en revanche, ont besoin de repos et prennent alors le temps nécessaire. Après la maladie, la réinsertion professionnelle peut être difficile à cause de l’image du cancer. Toutefois, elle est le plus souvent possible et vivement encouragée par les médecins. D’autres aspects du retour à la vie sociale peuvent être problématiques. Des associations existent pour aider les personnes qui ont été atteintes par une maladie grave comme un lymphome non hodgkinien.
L’Institut national du Cancer (INCa)
propose un site Internet d’information www.e-cancer.fr et un service d’écoute au 0 805 123 125 (service et appel gratuits du lundi au vendredi, de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h).
L’association ARCAGY
propose sur son site Internet un dossier sur les lymphomes non hodgkiniens.
www.arcagy.org/infocancer
L’association France Lymphome Espoir
rassemble des patients afin d’informer et soutenir ceux qui sont touchés par cette maladie ainsi que leurs proches.
www.francelymphomeespoir.fr
L’association LYSA (The LYmphoma Study Association)
propose des informations sur les lymphomes, la recherche et les essais cliniques.
www.lysa-lymphoma.org
La Fédération française des CECOS
propose un site Internet sur lequel sont répertoriés les CECOS, centre d'étude et de conservation des oeufs et du sperme humains.
www.cecos.org
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Docteur Philippe Solal-Céligny, cancérologue hématologue, directeur médical et directeur de la recherche clinique de l'Institut de cancérologie de l'ouest (ICO) (Nantes-Angers) et président du Conseil scientifique de l'association France Lymphome Espoir.