Le cancer
La prévention et le dépistage ont pour objectif de réduire la fréquence ou la gravité de certains cancers, en évitant leur survenue ou en les détectant précocement.
Modifier certaines habitudes permet de réduire le risque de développer un cancer.
En France, plusieurs campagnes nationales de prévention ont été mises sur pied pour faire reculer le nombre de nouveaux cas de cancers. Les efforts des pouvoirs publics en matière de prévention ont été intensifiés depuis près de 10 ans, notamment dans la lutte contre le tabagisme et contre les cancers d’origine infectieuse ou d’origine professionnelle. Parallèlement, la promotion de l’activité physique et de l’équilibre alimentaire, facteurs protecteurs de la maladie, est aussi favorisée.
À l’échelle individuelle, la prévention passe par la décision personnelle de réduire ses comportements à risque, en adaptant ses habitudes de vie et en adoptant quelques bonnes résolutions : arrêter le tabac, limiter sa consommation d’alcool, manger de manière équilibrée, surveiller son poids, pratiquer régulièrement une activité physique, éviter l’exposition au soleil...
Le recours aux vaccins préventifs développés contre certains virus inducteurs de tumeurs fait aussi partie de la prévention : la vaccination contre le virus de l’hépatite b (VHB) ou celle contre les papillomavirus humains (HPV) peut réduire les risques respectifs de cancer du foie et de cancer du col de l’utérus.
Réponse :
On estime que 40 % des cas de cancers pourraient être évités grâce à une politique de prévention et de dépistage efficace. Ainsi, l’éviction des facteurs de risque majeurs permettrait de réduire largement les chiffres de la maladie : on peut estimer que 70 % des cancers du larynx et des voies aérodigestives supérieures (pharynx, bouche...) seraient évitables en réduisant la consommation d’alcool et de tabac, et près de 70 % des mélanomes le seraient en réduisant l’exposition au soleil.
Le dépistage consiste à réaliser un ou plusieurs examens afin d’établir un diagnostic de cancer chez quelqu’un ne présentant a priori encore aucun symptôme.
L’intérêt du dépistage est de repérer la maladie le plus tôt possible, c’est-à-dire à un stade où la prise en charge offrira les meilleurs résultats possibles. Il permet dans certains cas de repérer aussi des lésions précancéreuses, c’est-à-dire des anomalies bénignes susceptibles de devenir cancéreuses sans traitement.
Les examens de dépistage doivent régulièrement être répétés. Dans la plupart des cas, et hors prédisposition familiale particulière, les examens sont renouvelés tous les 2 ou 3 ans, selon le type de tumeur recherché. Pour les personnes ayant une prédisposition génétique au cancer, la nature et la fréquence des examens sont différentes et adaptées à l’histoire familiale ou à la nature de l’anomalie génétique identifiée.
Il existe deux types de dépistage :
Il est mis en place par les pouvoirs publics. Il consiste à inviter gratuitement à une action de dépistage les personnes appartenant à la tranche d’âge dans laquelle la maladie est la plus fréquente. En France, il existe un dépistage organisé du cancer colorectal chez les personnes de 50 à 74 ans et un dépistage organisé du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Les invitations sont reconduites tous les deux ans auprès des personnes sans risque particulier.
Pour ceux qui ont une prédisposition familiale ou une susceptibilité génétique, des programmes spécifiques sont proposés.
Il repose sur la réalisation d’examens réguliers, mais il n’est pas organisé par les pouvoirs publics. Plusieurs maladies cancéreuses peuvent bénéficier de tels examens : le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la réalisation d’un frottis cervico-vaginal qui permet de repérer des lésions précancéreuses ; le dépistage du cancer de la prostate consiste en la réalisation d’un toucher rectal et d’un dosage sanguin du PSA, une protéine dont le taux est augmenté
dans plusieurs pathologies de la prostate ; la surveillance des grains de beauté permet de repérer ceux qui évoluent et qui peuvent être à risque.
Cancer | Population | Test | Fréquence |
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Colorectal | Hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans | Test immunologique Coloscopie (chez les personnes à risque et en cas de résultat positif au test immunologique) | Tous les 2 ans |
Sein | Femmes de 50 à 74 ans | Mammographie et examen clinique | Tous les 2 ans |
Col de l'utérus | Femmes entre 25 et 65 ans | Frottis | Tous les 3 ans après deux premiers frottis normaux réalisés à 1 an d'intervalle |
Peau | Hommes et femmes | Examen dermatologique | Une fois par an et auto-surveillance tous les 3 mois. |
Cavité buccale | Hommes et femmes | Examen clinique | En présence d'une lésion persistante (plus de 10 jours), consulter le médecin traitant ou un chirurgien-dentiste. |
Chaque maladie cancéreuse présente des symptômes spécifiques, mais aussi un certain nombre de symptômes banals, liés à la dégradation de l’état général. S’ils persistent, il est conseillé de consulter un médecin pour en déterminer l’origine :
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Olivier Hermine, hématologue à l’hôpital Necker, Paris.