"Le côlon et le rectum font partie du tube digestif. Ils ont pour fonction de terminer la digestion puis d’évacuer les selles. Les cancers colorectaux regroupent toutes les tumeurs pouvant se développer sur l’une de ces deux parties du corps."
Dr Maximilien Héran, oncologue médical à l'Hôpital Saint-Antoine, Paris
Les cancers colorectaux prennent naissance au niveau de la muqueuse qui tapisse l’intérieur du côlon ou du rectum. Il s’agit dans la majorité des cas d’un adénocarcinome issu de la transformation maligne d’un polype intestinal.
Les cancers colorectaux se développe dans 80 % des cas à partir d’une tumeur bénigne non cancéreuse apparaissant sur la muqueuse du colon, que l’on appelle polype adénomateux, adénome ou plus simplement « polype ».
Les cancers colorectaux concernent pour 2/3 d’entre eux le côlon, pour 1/3 le rectum. Dans leur grande majorité (70 %), les tumeurs du côlon se développent sur le sigmoïde.
En France, un programme de dépistage organisé du cancer colorectal est mis en place sur l’ensemble du territoire depuis 2010, à destination des personnes âgées de 50 à 74 ans. En invitant une partie de la population identifiée comme étant “à risque” de cancer, l’objectif est de repérer précocement d’éventuelles tumeurs en vue de réduire la mortalité globale du cancer colorectal dans la population générale. Le dépistage organisé prend la forme d’un test immunologique à effectuer tous les deux ans et permettant la mise en évidence de sang dans les selles.
Le cancer colorectal, s’il n’est pas diagnostiqué et traité, entraîne progressivement des symptômes digestifs et abdominaux tels que des douleurs, des troubles du transit intestinal, la présence de sang dans les selles, ou un amaigrissement inexpliqué... A l’image de tous les cancers, un diagnostic précoce du cancer colorectal augmente très fortement les chances de guérison.
Aux stades précoces du cancer colorectal, les symptômes sont rares voire inexistants. C’est pourquoi l’apparition de symptômes est souvent le signe d’une maladie déjà évoluée. Plus le diagnostic tarde, plus les symptômes deviennent nombreux et plus fréquents.
En effet, si le cancer abdominal est asymptomatique au début de son développement, le patient atteint peut observer l’apparition progressive des symptômes suivants : douleurs abdominales, troubles du transit intestinal, présence de sang dans les selles, anémie, amaigrissement inexpliqué, altération de l’état de santé général, fièvre persistante, saignements du rectum (dans le cas d’un cancer du rectum). Si la maladie atteint un stade avancé sans traitement, une occlusion intestinale ou une perforation tumorale peuvent survenir, nécessitant une prise en charge médicale en urgence.
En premier lieu, un examen clinique et un interrogatoire permettent d’évaluer l’état général du patient.
Pour détecter un cancer du rectum, on procèdera à un toucher rectal. La coloscopie est prescrite dans le cadre d’un dépistage individuel chez des personnes présentant des facteurs de risques ou encore chez des sujets dont le test immunologique de dépistage du cancer colorectal est positif.
Le diagnostic de cancer est une épreuve difficile pour les malades. L’équipe médicale et les services mis en place, notamment par les associations, sont là pour accompagner les patients et leurs proches pendant et après la maladie.
L’annonce de la maladie constitue un choc émotionnel et psychologique majeur. En général, les patients réagissent mieux s’ils peuvent en parler ouvertement avec leur famille et leurs amis. Le dialogue avec l’équipe médicale est également primordial pour que les patients puissent participer activement à leur prise en charge.
Les chercheurs et les médecins oeuvrent chaque jour pour améliorer la prise en charge des cancers colorectaux. Aujourd’hui, ils s’orientent vers une approche plus précise et plus personnalisée des traitements afin de mieux soigner les patients tout en améliorant leur qualité de vie.