Les facteurs de risque et la prévention
Si les cancers ne sont en aucun cas contagieux, l’apparition de certains d’entre eux peut être favorisée par des agents infectieux transmissibles.
A l’échelle mondiale, près de 20 % des cancers sont liés à des infections virales.
Helicobacter pylori est la première bactérie reconnue comme étant à l’origine d’un cancer : le cancer de l’estomac. Le risque de cancer gastrique est alors multiplié par 5 ou 6 en cas d'infection par cette bactérie. Celle-ci serait ainsi responsable de 63 % des cancers de l’estomac dans le monde, soit 5,5 % de tous les cancers mondiaux. Cette bactérie infecte plus de 50 % de la population mondiale (de 20 à 90 % selon les pays) durant la jeune enfance, d’homme à homme, par voie orale et le plus souvent au cours d’une transmission intrafamiliale (mère/enfant, fratrie). En France, la recherche et le traitement (par antibiotiques), sont uniquement recommandés pour les personnes présentant un risque important de développer un cancer de l’estomac.
Se protéger des virus permet de réduire son risque de cancer.
Le recours aux vaccins préventifs développés contre certains virus inducteurs de tumeurs fait partie de la prévention : la vaccination contre le virus de l’hépatite B (VHB) ou celle contre les papillomavirus humains (HPV) peut réduire les risques respectifs de cancer du foie et de cancer du col de l’utérus. Lorsqu’il n’existe pas de vaccin, les mesures préventives consistent essentiellement à se prémunir contre les risques de contamination.
La vaccination HPV est un moyen de prévention complémentaire au suivi gynécologique pour se protéger contre les cancers du col de l’utérus induits par le HPV. Il est cependant important de noter que beaucoup d’autres cancers sont induits par le HPV : cancers de la zone oropharynx, de l’anus, du pénis, de la vulve et du vagin.
Il existe aujourd’hui en France deux vaccins HPV : le Gardasil® et le Cervarix®1. Les deux protègent contre les types de HPV les plus couramment responsables des cancers du col de l’utérus. D’autres types de HPV, moins fréquents et que ces vaccins ne ciblent pas, sont à l’origine de 30 % des cas diagnostiqués.
Depuis 2021, la vaccination contre le HPV est recommandée pour tous les jeunes de 11 à 14 ans révolus (filles et garçons), l'idéal étant que les vaccins soient administrés avant le début de la vie sexuelle. Il y a trois injections de doses vaccinales (autour de 100 € par injection, remboursés par l’Assurance maladie à hauteur de 65 %, le reste du coût étant pris en charge par l’assurance complémentaire ou la mutuelle) réparties entre 6 mois et 1 an maximum. Il est possible, selon certaines conditions, de réaliser un rattrapage de vaccination jusqu’à 19 ans. Cette vaccination est également recommandée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans révolus selon un schéma à 3 doses sur une durée de six mois. Parlez-en à votre médecin rapidement pour savoir si vous pouvez encore vous faire vacciner.
30 % des cancers du col de l’utérus sont causés par des types de HPV moins fréquents sur lesquels les vaccins n’ont aucune action de protection. De plus, 4 % des cancers du col de l’utérus ne sont pas la conséquence d’une infection HPV. Le suivi gynécologique est le complément indispensable à la vaccination HPV pour se garantir contre tous les cancers du col de l’utérus.
La vaccination contre le virus de l'hépatite B (VHB)
En France, les recommandations vaccinales contre l’hépatite B ciblent principalement les personnes à risque élevé d’exposition. Dans une perspective de contrôle à plus long terme de l’hépatite B, la vaccination est aussi recommandée pour les nourrissons et les enfants et adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus. Pour en savoir plus sur les recommandations vaccinales, vous pouvez contacter Hépatites Info Service par téléphone (0 800 845 800, appel anonyme et gratuit, 7 jours sur 7, de ) ou par Internet.
1. Une étude (ANSM-CNAM, septembre 2015) a levé des inquiétudes sur un éventuel risque lié à la vaccination anti-HPV. Sur 14 maladies surveillées, le risque se limiterait à une augmentation de 1 à 2 cas de syndrome de Guillain-Barré pour 100 000 jeunes filles vaccinées. La balance bénéfice/risque serait donc toujours en faveur de la vaccination.