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Devenir parent après un cancer

Tous les traitements n'ont pas le même impact

Si les médecins et chercheurs connaissent bien les effets toxiques de certains traitements sur la fertilité des patients, de nombreuses études se poursuivent pour affiner les données, notamment concernant les nouvelles thérapies.

Parvenir à faire un enfant après un cancer dépend de nombreux paramètres. En premier lieu, l’âge du patient ou de la patiente : s’agit-il d’un enfant ? D’un(e) adolescent(e) ? D’une femme de plus de 35 ans dont le potentiel de fertilité diminue ? Ensuite, intervient la maladie elle-même, qui peut dans certains cas perturber la production et la qualité des gamètes (spermatozoïdes et ovocytes).

La radiothérapie

La radiothérapie pelvienne (autour de la zone du bassin) peut endommager de manière plus ou moins importante les cellules reproductrices présentes dans les testicules ou les ovaires. Chez la femme, la radiothérapie peut aussi rendre l’utérus fibreux, ce qui altèrera sa nécessaire souplesse pendant une grossesse ou pourra compliquer l’implantation de l’embryon.

Les chimiothérapies

Concernant cette classe de médicaments, les risques varient selon chaque patient, les molécules utilisées, la dose prescrite et la durée des traitements. Les chimiothérapies contenant des agents alkylants (cyclophosphamide, procarbazine, chlorambucil…) sont ainsi connues pour être les plus agressives sur les ovaires et les testicules. Suivant la dose prescrite, ces agents ont une action variable, mais le seuil d’agressivité est difficile à déterminer.

Évaluer la toxicité des chimios

Des études cherchent à mieux comprendre l’impact des chimiothérapies sur l’ADN des gamètes en développement. Ainsi, l’équipe du Pr Blandine Courbière, gynécologue à l’hôpital de la Conception à Marseille, mène une étude préclinique - soutenue par la Fondation ARC - pour identifier les lésions de l’ADN provoquées par certains agents de chimiothérapie comme ceux administrés dans les cas de leucémies aiguës, et les phénomènes de réparation qui surviennent dans les ovocytes. L’impact est-il le même à tous les stades de maturation des ovocytes ? Y-a-t-il des risques de transmission des mutations génétiques aux futurs embryons qui pourraient entraîner des échecs de fécondation ou des fausses-couches ?

La chirurgie

Quand ce traitement concerne des cancers de l’utérus ou des ovaires, une grossesse ultérieure est impossible, sauf dans de rares cas de lésions précancéreuses ou de cancers peu évolués. Chez l’homme, les interventions chirurgicales au niveau pelvien, notamment pour le cancer de la prostate, peuvent entraîner une lésion des nerfs nécessaires à l’érection et à l’éjaculation. Certaines interventions au niveau cérébral sont également susceptibles d’affecter des zones impliquées dans la régulation des hormones sexuelles. Dans ce cas, un traitement hormonal substitutif peut pallier cette mauvaise régulation.

L'hormonothérapie

Quand elle est proposée aux femmes jeunes dont le cancer du sein est hormono-dépendant, cette thérapie bloque l’action des hormones produites par les ovaires. Une grossesse est alors contre-indiquée et le projet parental doit être reporté de 5 voire 10 ans.

Étudier l'arrêt temporaire de l'hormono

Menée depuis 2015 dans 20 pays, l’étude « Big time for baby » cherche à montrer que l’on peut interrompre son hormonothérapie pendant maximum deux ans pour concevoir un bébé. En juillet 2019, 421 patientes étaient incluses dans l’étude et 87 bébés étaient déjà nés. Après une pause de 2 ans maximum (qu’il y ait eu ou non grossesse), les patientes reprennent l’hormonothérapie et bénéficient d’un suivi standard.

 

Avis d'expert // Élisabeth Elefant
Chef de service au Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) à l’hôpital Trousseau (Paris)

Nous ne disposons pas aujourd’hui de données suffisamment probantes chez l’Homme concernant la toxicité des thérapies ciblées et des immunothérapies sur l’appareil reproducteur ; les premières observations se font actuellement sur des modèles animaux chez qui les traitements sont administrés pendant 6 mois. Ainsi, en l’absence de certitudes, une grande majorité de jeunes patients traités avec des thérapies ciblées et immunothérapies se voit proposer une préservation de leur fertilité. Cette décision peut être nuancée en fonction de l’âge et des éventuels autres traitements administrés en combinaison.

WARNING

Une contraception de couple doit être mise en place dès le début du traitement anti-cancéreux et devra se poursuivre au-delà de son arrêt. En effet, la grossesse est déconseillée pendant un traitement par radiothérapie et / ou chimiothérapie en raison des risques mutagènes pour l’enfant.


Ce dossier a été réalisé avec l'aide du Pr Catherine Poirot, responsable de la consultation de Préservation de la fertilité à l’hôpital Saint-Louis, à Paris ; Pr Nathalie Rives, présidente des CECOS et responsable du laboratoire de biologie de la reproduction-Cecos du CHU de Rouen ; Dr Anne-Sophie Hamy-Petit, gynécologue et chercheuse à l’Institut Curie ; Dr Andreas Gombos, oncologue à l’Institut Jules Bordet à Bruxelles ; Dr Charlotte Sonigo, gynécologue à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart ; Pr Michael Grynberg, chef de service de Médecine de la reproduction et préservation de la fertilité à l’hôpital Antoine Béclère, à Clamart.