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17 avril 2015

La consultation d’oncogénétique : pour y voir clair sur le risque héréditaire

En matière de cancer, l’hérédité est un facteur de risque comme un autre à la différence près que, contrairement à certains cancérigènes (tabac, alcool, soleil…), il n’est pas évitable. Pour cette raison, mais aussi parce qu’il véhicule une forte charge émotionnelle, il est capital de bien comprendre ce qu’est le risque héréditaire de cancer mais également la manière dont il est pris en charge par notre système de santé.

Alors que plus de 350 000 nouveaux cas de cancers se déclarent chaque année, la crainte d’un risque héréditaire pèse parfois au sein des familles. Les témoignages d’Angelina Jolie, au sujet des opérations chirurgicales préventives qu’elle a choisi de subir, ont contribué à porter au-devant de la scène les questions qui se posent lorsqu’une prédisposition génétique au cancer est avérée

Des causes génétiques du cancer au risque héréditaire

Le cancer est une maladie génétique : il résulte d’un ensemble d’anomalies (mutations) qui se sont accumulées au sein du patrimoine génétique d’une cellule. Dans la majorité des cas, les mutations proviennent d’erreurs commises quand une cellule se divise en deux cellules filles et qu’elle doit donc dupliquer son matériel génétique. Les mutations peuvent aussi être provoquées par une exposition aux 70 composés cancérigènes présents dans une bouffée de cigarette, à des fibres d’amiante, à des rayons UV, à une infection virale… Enfin, autre origine de mutation possible, le patrimoine génétique légué par nos parents ! Même s’il ne s’agit que de 2 à 5 % des cas de cancers diagnostiqués en France, il est effectivement possible qu’une mutation susceptible de participer au développement d’un cancer soit transmise d’une génération à l’autre. On parle alors de risque héréditaire ou de prédisposition génétique au cancer. Avec cette mutation, ce n’est pas un cancer qui est transmis, mais « seulement » un facteur qui rend son apparition plus probable. En effet, ce sont de nombreuses mutations qui sont nécessaires pour qu’une cellule devienne cancéreuse et le développement tumoral dépend aussi d’un contexte physiologique « favorable » : déséquilibre hormonal, faiblesse immunitaire, inflammation chronique…

Comment savoir si des prédispositions génétiques existent au sein de sa propre famille ? Comment évaluer son risque personnel ? Les consultations d’oncogénétiques permettent d’apporter des réponses mais aussi d’envisager une gestion adaptée à ce risque éventuel.

La consultation d’oncogénétique, du doute à la gestion du risque

La crainte d’une prédisposition génétique au cancer surgit souvent lorsque plusieurs cas se déclarent dans la famille proche. Quand l’histoire familiale laisse ainsi supposer l’existence d’un risque héréditaire, le médecin traitant peut orienter son patient vers une consultation d’oncogénétique. Dans ce contexte, la « supposition » n’est pas qu’une vague intuition. Les cas de cancers recensés dans l’environnement familial doivent répondre à des critères précis comme, par exemple, la présence d’au moins trois cas de cancers de même localisation dans une même branche parentale, ou de deux cas seulement s’ils concernent des personnes apparentées du premier degré de moins de 50 ans…

L’oncogénéticien se doit d’évaluer le risque réel auquel est exposé le patient. En premier lieu il récolte les données concernant les parents du premier degré (parents, enfants, frères et sœurs) comme du second degré (petits-enfants, grands-parents, oncles et tantes). Il est alors en mesure de réaliser un arbre généalogique dans lequel figurent notamment la nature des cancers et l’âge de survenue. Cette mise à plat permet d’évaluer de manière rationnelle le facteur de risque familial. La maladie est-elle présente à chaque génération ? Dans les deux branches parentales ? Reste ensuite à estimer le rôle des facteurs de risque individuels, qui se combinent avec l’éventuel facteur héréditaire : tabac, alcool, habitudes alimentaires, pratique sportive, traitements hormonaux, agents cancérigènes dans le cadre professionnel…

La possibilité de réaliser un test génétique peut être évoquée dans le cadre de cette consultation, mais la décision doit être parfaitement éclairée par le corps médical, y compris par un psychologue, et mûrement réfléchie par le patient. Si le test est effectué et qu’une mutation est identifiée, le caractère irrémédiable du résultat sera modéré par les professionnels : même si la mutation prédispose fortement à un cancer, comme par exemple les mutations de BRCA1 pour les cancers du sein et/ou des ovaires, des mesures préventives sont possibles pour réduire le sur-risque de cancer. Le témoignage d’Angelina Jolie, comme celui, en France, de Laetitia Mendes1 ont permis de mettre en avant l’une de ces mesures - l’ablation préventive des seins et/ou des ovaires - mais aussi de rappeler les alternatives (surveillance rapprochée, pratique d’une activité physique intensive…) et les recommandations officielles qui encadrent cette prise en charge du risque.

Vers une compréhension plus fine des risques

Aujourd’hui les généticiens sont en mesure de rechercher chez les patients plus de 70 mutations dont on sait qu’elles prédisposent à certains cancers. Pourtant nombre de familles, manifestement concernées par le risque héréditaire de cancer, ne savent pas à quelle mutation elles le doivent. Afin de leur apporter une réponse, les chercheurs continuent d’explorer les génomes, les techniques modernes de séquençage permettant des études encore inimaginables il y a 10 ans.

Mais connaitre de nouvelles mutations n’est pas suffisant : il faut aussi comprendre plus finement leur rôle dans les mécanismes qui mènent au développement d’un cancer. Cette compréhension permet en effet d’envisager des pistes pour une prévention ou un traitement plus ciblé.

Evidemment, la relation entre les prédispositions génétiques et tous les autres facteurs de risque, en particulier ceux qui sont évitables, doit être scrupuleusement étudiée, de manière à ce que les personnes qui portent cette hérédité soient conseillées au mieux pour limiter les risques.

Pour une information détaillée sur le risque héréditaire, consultez, téléchargez ou commandez gratuitement notre brochure « Cancer et hérédité ».


R.D.

1 Laetitia Mendes est l’auteur de l’ouvrage « Mon petit gène, ma seconde chance » Ed. Anne Carrière, paru en Octobre 2014.