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Retravailler s'anticipe

De nombreux dispositifs et aides existent. Pour en bénéficier pleinement, mieux vaut réaliser les démarches plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant son retour.

Retourner au travail peut être vécu comme une victoire. Pour autant, la réussite de la reprise du travail ne se mesure pas seulement au moment du retour, mais s’évalue sur la durée. Et pour mettre toutes le chances de son côté, il est essentiel de se préparer. Cela ne signifie pas seulement programmer une date de retour mais surtout s’assurer que le patient reprenne le chemin du bureau en étant prêt et sûr que toutes les conditions seront réunies. De nombreux dispositifs et aides existent et peuvent être sollicités à tout moment du parcours de soins.


Ce que l'on peut faire soi-même

Garder contact avec son environnement de travail

Pour certains, couper les ponts avec le milieu du travail est essentiel pour se concentrer sur ses soins et sa guérison. Mais pour d’autres, garder le lien avec son entreprise, ses collègues, ses clients est tout aussi important et permet de ne pas affronter seul la maladie.

Pour maintenir ce lien pendant l’arrêt de travail, il y a les messages, les mails ou encore les rencontres sur le lieu de travail ou à l’extérieur.

Il s’agit surtout de rester en relation avec des personnes de confiance qui pourront être un soutien au moment de la reprise.

Ces personnes ressources pourront ainsi tenir informé le patient des changements au sein de la structure (nouveau logiciel, déménagement, nouvelles organisations des bureaux…). Autant d’informations qui lui éviteront les mauvaises surprises à son retour.

« En gardant le lien avec le service des Ressources humaines et/ou son manager, le collaborateur malade permet également à l’entreprise d’organiser sa réintégration. Nous pouvons également préparer les équipes et les sensibiliser en amont », souligne Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l’Association Nationale des DRH (ANDRH).

Avis d'expert : Nathalie Nourry - Médecin du travail dans le service pathologie professionnelle et médecine du travail du CHRU de Strasbourg

Le médecin du travail, un allié

 

"Les patients présentent, parfois, des certificats rédigés par leur médecin traitant à leur employeur afin d’obtenir des aménagements de poste ou d’horaires. Il faut savoir que d’un point de vue légal, ils n’ont pas à prendre en compte ces certificats. En revanche, ils sont tenus de suivre les recommandations formulées par le médecin du travail. Comme tout médecin, il est soumis au secret médical. Mais sa particularité est de connaitre l’entreprise et le poste de travail. Ses préconisations seront alors personnalisées et adaptées à la structure. En passant par celui-ci, le salarié est donc mieux protégé."

 

Le bilan de compétences

Éligible au compte personnel de formation (CPF), le bilan de compétences permet de faire le point sur ses aptitudes professionnelles mais aussi personnelles, et ses motivations en vue d’évoluer professionnellement, de se former ou de se reconvertir.

Ce bilan peut être l’occasion de valoriser son expérience de malade. De fait, au cours des mois de traitement, le patient a dû et a su prendre des décisions en situation d’incertitude et d’angoisse. Des savoir expérientiels qui peuvent être transférables dans la vie professionnelle. La durée de ce bilan varie selon le besoin de la personne. Elle est au maximum de 24 heures et se répartit généralement sur plusieurs semaines.

Lorsque le salarié mobilise son CPF hors temps de travail, l’employeur n’a pas à être informé. En revanche, si le bilan de compétences a lieu pendant le temps de travail, il doit demander son accord préalable. Comme d’autres formations professionnelles, ce bilan peut être réalisé pendant l’arrêt de travail tout en continuant à percevoir ses indemnités journalières, sous réserve de l’accord de son médecin traitant et du médecin conseil de l’Assurance Maladie.

À NOTER : avant de se lancer dans cette démarche, il est aussi possible de solliciter un conseil en évolution professionnelle (CEP). Gratuit et accessible à tous les actifs, le CEP permet de faire le point et de mobiliser les bons dispositifs, les bonnes formations et/ou financements pour concrétiser son projet.


Les aides et dispositifs

De nombreux dispositifs existent ! Certains sont réservés aux salariés, d’autres aux indépendants, et parfois uniquement aux personnes en situation de handicap. Pour y voir plus clair et être accompagné, il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide d’une assistante sociale.

Au cours des soins, l’assistante sociale du service ou de l’hôpital sera la mieux placée. En revanche, lorsque les traitements prennent fin, le service social de l’Assurance Maladie prend le relais.

 

La visite de pré-reprise

C’est une visite médicale non obligatoire organisée dans le but d’accompagner, de préparer et d’anticiper, pendant l’arrêt maladie, le retour au travail du salarié dans les meilleures conditions. Cette visite peut être demandée par le médecin du travail, le médecin traitant, le médecin conseil des organismes de Sécurité sociale, ou par le salarié lui-même. Tout salarié en arrêt de travail de plus de 30 jours peut demander une visite de pré reprise en s’adressant à son médecin du travail, son médecin traitant ou au médecin conseil de l’Assurance Maladie.

À la suite de cette visite, le médecin du travail peut recommander des aménagements et adaptations du poste de travail (diminution de la charge de travail, allégement des contraintes physiques, adaptation ergonomique du poste…), ou bien encore un reclassement sur un autre poste, des formations en vue de faciliter ce reclassement ou encore la réorientation professionnelle.

 

La visite de reprise

Cette visite médicale est obligatoire. Elle a lieu soit le jour de la reprise effective du travail, soit dans un délai de huit jours. C’est l’employeur qui sollicite les services de prévention et santé au travail, dès qu’il connaît la date de fin de l’arrêt de travail. Elle a pour objectif de s’assurer que le poste de travail ou le poste de reclassement est compatible avec l’état de santé du salarié. C’est aussi l’occasion de vérifier si les préconisations négociées grâce à la visite de pré-reprise sont effectivement mises en place par l’employeur. Un avis d’inaptitude peut être émis à l’issue de cette visite.

 

La reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH)

Demandée par le salarié à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), la RQTH est attribuée pour une durée de un à dix ans, et peut être octroyée à vie en cas de handicap irréversible. Un statut qui peut s’avérer très utile pour trouver un emploi ou conserver son poste. Mais par peur d’être stigmatisés ou parce qu’ils ne se reconnaissent pas comme handicapés, beaucoup de patients refusent de faire les démarches.

« La RQTH n’est pas un tatouage indélébile visible par tous. C’est plutôt un dispositif qu’il utilise à sa convenance », décrit Emmanuelle Monteil, assistante de service sociale à l’Assurance Maladie. Le bénéficiaire peut l’utiliser lorsqu’il en a besoin, la mentionner à son employeur si ses conditions de travail doivent être aménagées, ou au contraire ne pas prévenir sa hiérarchie s’il n’éprouve pas de difficultés à son poste. Il n’existe aucune obligation légale d’informer sa direction. La reconnaissance administrative des difficultés de santé facilite le financement de formations ou d’un bilan de compétences.

 

BON À SAVOIR

La demande de RQTH n’est pas nécessaire si le bénéficiaire perçoit une pension d’invalidité, l’allocation aux adultes handicapés (AAH), la prestation de compensation du handicap (PCH), l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP), l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) pour les jeunes de plus de 16 ans sous convention de stage, une rente accident du travail ou maladie professionnelle.

 

Par ailleurs, la RQTH est octroyée en fonction de la situation professionnelle. Une même déficience n’engendre pas forcément une RQTH
selon le métier exercé. Ainsi un boulanger sera reconnu comme travailleur handicapé s’il ne peut plus supporter les heures en décalé et le port de charges lourdes, mais il ne le sera pas nécessairement s’il est à la caisse.

 

Pensez-y

Pour des raisons financières, la reprise du travail peut être plus précoce ou rapide que souhaitée. Il est notamment fréquent que lors du temps partiel thérapeutique (TPT), les indemnisations de l’Assurance Maladie et le salaire ne soient pas suffisants.

Dans ce cas, il est possible de faire évoluer son contrat de prévoyance, si le patient en détient un, afin de verser le complément de salaire. Cela ne coûte rien. Par ailleurs, si des crédits bancaires sont en cours, l’assurance emprunteur peut prendre en charge les échéances.

En cas d’arrêt maladie de plus de 6 mois, un recalcul des prestations CAF peut être envisagé.

 

Le temps partiel thérapeutique (TPT)

Un quart des salariés touchés par un cancer reprend le travail en moyenne 17 mois après le diagnostic, en bénéficiant d’un temps partiel thérapeutique. Les femmes sont plus enclines à en faire la demande (VICAN 5). Le TPT est prescrit par le médecin traitant ou l’oncologue qui précise sur le certificat la durée de présence en entreprise. Elle est généralement de 50 % mais peut être inférieure au début si nécessaire. Les modalités de ce TPT doivent ensuite être discutées avec l’employeur, puis validées ou non par le médecin du travail qui émettra un avis d’aptitude ou d’inaptitude lors de la visite de reprise. Enfin, l’accord du médecin conseil de l’Assurance Maladie pour les salariés du secteur privé ou du médecin agréé pour les salariés du secteur public est nécessaire pour que le TPT soit indemnisé par l’Assurance Maladie. À ces indemnités journalières s’ajoutera le salaire correspondant au temps partiel travaillé. Le TPT compte comme un arrêt de travail pour la Sécurité sociale. Or la durée totale de l’arrêt couvert par les indemnités journalières est de trois ans maximum. Cette durée peut être prolongée jusqu’à cinq ans (Congé de Longue Durée, CLD) dans le secteur public. Le TPT est donc temporaire avant une reprise au temps équivalent avant l’arrêt de travail.

 

Le rendez-vous de liaison

Ce dispositif introduit par la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention de la désinsertion professionnelle est destiné aux salariés en arrêt de travail d’au moins 30 jours. Contrairement aux dispositifs précédents, ce n’est pas un rendez-vous médical. Celui-ci a pour objectif de maintenir le lien entre l’employeur et le salarié pendant son arrêt de travail et de l’informer qu’il peut bénéficier d’actions de prévention, d’une visite de pré-reprise, et de mesures d’aménagement du poste et/ou du temps de travail. Il est organisé à l’initiative de l’employeur ou du salarié au sein de l’entreprise. Le salarié peut le refuser. Le service de prévention et de santé au travail est associé au rendez-vous de liaison. Il peut être représenté par un de ses membres. Le référent handicap de l’entreprise peut également participer au rendez-vous, sous réserve de l’accord du salarié.

 

L'essai encadré

Destiné aux personnes en arrêt de travail, ce dispositif a pour but de tester sa capacité à travailler à son ancien poste (avec ou sans aménagement) ou à un autre, dans son entreprise ou une autre société, ou encore préparer une reconversion professionnelle. Il est mis en place soit à la demande du salarié, soit de la médecine du travail, ou du service social de l’Assurance Maladie ou encore d’un organisme de placement spécialisé dans l’accompagnement ou le maintien en emploi des personnes handicapées. La demande est à adresser à la CPAM.

La durée maximale de l’essai encadré est de 14 jours ouvrables, en continu ou fractionnables. Il est renouvelable éventuellement une fois, dans la limite d’une durée totale de 28 jours. Pendant la durée de l’essai encadré, l’arrêt de travail est toujours en cours. Le salarié perçoit donc ses indemnités journalières.

 

BON À SAVOIR

En présentiel à Lyon, Marseille, Rouen ou Paris, ou en distanciel, l’association La Niaque aide les patients à rebondir après la maladie. Centré sur le retour à l’emploi, cet accompagnement ne se limite pas à un coaching et vise à répondre à toutes les problématiques (administratives, bien-être, sociales…) qui peuvent compliquer la reprise du travail.


Quid des indépendants ?

Ceux-ci n’ont pas accès aux visites médicales de pré-reprise ou de reprise. Néanmoins, au cours de leur arrêt de travail, ils peuvent solliciter un médecin du travail s’ils sont affiliés à un service de santé au travail ou prendre rendez-vous auprès d’une consultation de pathologie professionnelle afin d’évaluer leur aptitude au travail et évoquer d’éventuels aménagements. Il existe une consultation dans presque tous les CHU de France.

Le médecin pourra évoquer à cette occasion la RQTH. Un statut qui constitue un avantage. En se rapprochant de l’Agefiph, une aide à la création d’entreprise et un accompagnement peuvent être proposés. Le travailleur indépendant handicapé (TIH) peut aussi faire valoir des unités bénéficiaires auprès des entreprises souhaitant remplir leur obligation d’emploi de travailleur handicapé (OETH), ou encore bénéficier d’exonération de charges lors de la création de son entreprise.

Le statut RQTH permet également de mobiliser l’aide pour un accompagnement au maintien de l’activité (AMA). Elle peut participer au financement
d’un aménagement de l’environnement professionnel, à une réorientation des frais de formation, etc.


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