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Les cancers professionnels

Cancers professionnels : les espoirs de la recherche

Les objectifs des recherches menées sur les cancers professionnels sont nombreux. Les scientifiques travaillent notamment à découvrir de nouveaux agents cancérigènes, à confirmer la cancérogénicité de substances suspectées cancérigènes, à définir des valeurs d’exposition... Ils essaient de comprendre aussi les mécanismes de sensibilité individuelle. Les recherches sont souvent fondées sur des études épidémiologiques qui nécessitent un nombre important de patients et un grand nombre d’années.

Les produits CMR (cancérigène, mutagène et/ou reprotoxique) ont-ils un effet sur la génération suivante ?

Être ou avoir été en contact avec des produits CMR dans le cadre d’une activité professionnelle pourrait avoir des effets délétères sur la santé des enfants. Aujourd’hui, l’existence d’un lien fort entre les leucémies de l’enfant et une telle exposition est admise. Lancée en 2011, la cohorte française Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance) permettra de suivre 20 000 enfants de la naissance à l’âge adulte. L’un de ses objectifs est d’étudier la santé des mères : l’imprégnation à divers polluants (plomb, pesticides, phtalates...) et les facteurs d’exposition associés. Elle est pilotée par l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’Inserm, en partenariat avec l’Établissement français du sang (EFS).

Un cancer de l’adulte jeune est suspecté d’avoir un lien avec l’exposition professionnelle parentale : c’est le cancer du testicule. Aussi différentes études sont en cours. Grâce à l’étude NORD-TEST qui repose sur l’analyse des registres des pays scandinaves (Suède, Danemark, Norvège et Finlande), les chercheurs du CIRC et du centre Léon-Bérard étudient ce lien, et notamment l’éventuelle association entre les expositions professionnelles parentales pendant la grossesse ou avant conception, avec le risque pour leur fils de développer plus tard un cancer du testicule. Débuté en 2014, le projet Testis du centre Léon-Bérard en collaboration avec le CIRC et la fédération des CECOS vise à comparer les expositions précoces d’hommes atteints d’un cancer du testicule avec celles d’hommes indemnes de la maladie.

Caractériser des marqueurs biologiques d’exposition et leurs effets

Chercheurs et médecins souhaitent identifier des biomarqueurs d’imprégnation, c’est-à-dire caractériser des indicateurs qui révèleraient l’exposition à un agent cancérigène, à l’instar de la plombémie qui peut révéler une intoxication au plomb. Une fois ces biomarqueurs identifiés, il faudra définir une valeur-seuil au-delà de laquelle le risque de développer un cancer augmente significativement. Pour trouver ce seuil, il faudra inclure l’étude des biomarqueurs dans les études épidémiologiques réalisées sur d’immenses cohortes de patients. Pour le moment, aucun candidat marqueur n’a été identifié. Autre aspect de cette caractérisation : comprendre l’effet des polluants sur les cellules et décrire les mécanismes moléculaires qui mènent au cancer.

Par ailleurs, une spécificité des polluants environnementaux et professionnels réside dans le fait qu’on les trouve le plus souvent en association. Les différentes molécules combinées les unes aux autres n’ont pas le même effet que si elles étaient prises séparément. On parle d’effet cocktail et certaines combinaisons pourraient augmenter le risque de survenue de cancer. Un exemple de mélange fréquent en milieu industriel : les hydrocarbures aromatiques polycycliques (ou HAP). On les trouve dans des dérivés du pétrole, des goudrons, des huiles et brais de houille, et dans les suies de combustion du charbon. La famille des HAP compte une centaine de molécules dont certaines sont cancérigènes, avec en chef de file le benzo[a] pyrène qui est classé par le CIRC cancérigène avéré pour l’Homme (groupe 1).

Outre les mélanges, le problème de la multi exposition concerne un grand nombre de salariés : 3,6 % des salariés sont en effet multi exposés d’après les résultats de l’enquête SUMER 2010. On sait par exemple que les travailleurs qui ont été exposés à l’amiante ont un risque plus important de développer un cancer broncho-pulmonaire s’ils fument.

Comment aider les salariés ?

La recherche en sciences humaines et sociales s’empare également de la problématique des cancers professionnels. En santé publique, les médecins s’interrogent pour améliorer la prévention des cancers d’origine professionnelle. Autre aspect qui pourrait progresser : la fréquentation des consultations spécialisées en maladies professionnelles. Les médecins constatent que les patients atteints de cancer sont sous-représentés par rapport à ceux atteints d’autres pathologies dont l’origine est professionnelle. Il s’agirait d’identifier les freins qui les empêchent de consulter et de trouver une stratégie pour pallier ce manque. C’est toute la finalité de la consultation "cancers professionnels" ouverte au centre Léon-Bérard en partenariat avec les Hospices Civils de Lyon afin de rechercher d’éventuelles expositions professionnelles chez les patients et d’identifier si le cancer est d’origine professionnelle. Le cas échéant, ce dispositif, qui est voué à s’étendre au niveau national, permet une prise en charge et un accompagnement du patient et de ses proches dans une démarche de reconnaissance du cancer en maladie professionnelle.

La Fondation ARC et la recherche sur les cancers professionnels

Ces dernières années, la Fondation ARC a soutenu des projets de recherche portant sur les facteurs de risque liés aux cancers professionnels ainsi que sur l’impact de ces cancers sur les trajectoires professionnelles des patients et leur retour au travail. De 2006 à 2013, 20 projets de recherche ont été soutenus par la Fondation ARC pour un montant total de plus de 20 millions d’euros.

 

Dans le cadre du premier Plan cancer (2003-2007), la Fondation ARC a été partenaire de l’Institut national du cancer (INCa) pour deux appels à projets en 2006 et 2007, intitulés respectivement « Situations de travail et trajectoires professionnelles des actifs atteints de cancer » et « De l’exposition à la reconnaissance des cancers professionnels », soutenant au total 12 projets de recherche.

 

Le premier appel à projets visait à mesurer et mieux comprendre l’impact de la survenue du cancer sur la vie professionnelle des patients actifs au moment du diagnostic, avec pour objectif l’amélioration des dispositifs de maintien dans l’emploi et de retour à l’emploi des patients.

 

Le second avait pour but d’améliorer les connaissances sur les risques attachés aux expositions professionnelles et mesurer les inégalités sociales associées. Plusieurs projets ont réuni des chercheurs de disciplines très différentes : épidémiologie, médecine du travail, santé publique, sociologie, etc. Ces approches multidisciplinaires ont permis de prendre en compte la complexité des questions posées et la variété des acteurs impliqués. Pour faire suite à ces appels à projets, la Fondation ARC a lancé en 2012 un nouvel appel à projets intitulé « Cancers : expositions, risques et reconnaissances ».

 

Trois projets ont été soutenus à cette occasion, portant par exemple sur le risque de cancer du poumon et des voies aériennes supérieures lié aux expositions professionnelles (amiante, poussières de ciment, solvants et produits ménagers) ou sur le rôle des champs électromagnétiques dans la survenue des tumeurs du système nerveux.

 

La Fondation ARC a, la même année, financé trois autres projets relatifs aux cancers professionnels dans le cadre d’un appel à projets en partenariat avec l’INCa : « Cancer : maintien dans l’emploi et retour au travail ». Dans ce cadre, l’impact de la survenue d’un cancer sur le parcours professionnel et les trajectoires professionnelles de salariés ayant repris le travail après un cancer sont en cours d’étude.

 

La Fondation ARC finance aussi, dans le cadre de ses appels à projets libres de thèmes, des projets portant sur les cancers professionnels. On peut citer une étude portant sur le rôle des expositions professionnelles aux fibres minérales artificielles dans la survenue des cancers du poumon ainsi qu’un projet de recherche sur les modifications de l’ADN suite à une exposition aux pesticides chez les agriculteurs.


Ce dossier est le fruit d’un partenariat entre la Fondation ARC et la FNATH, Association des accidentés de la vie. Il a été réalisé avec le concours du Dr Béatrice Fervers, cancérologue et coordinatrice de l'Unité Cancer Environnement du centre Léon-Bérard (Lyon) et Julien Carretier, responsable de l'information des publics dans la même unité.