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17 décembre 2018

Tumeurs cérébrales : la biopsie liquide prend forme

La caractérisation des tumeurs cérébrales n’est pas une étape simple du diagnostic, tant l’accès à la tumeur peut s’avérer compliqué. En mettant au point une technique de biopsie liquide, des chercheurs ouvrent de larges perspectives, tant pour les cliniciens – qui disposent d’un nouvel outil de caractérisation et de suivi de la maladie – que pour les biologistes – qui peuvent recueillir des données inaccessibles jusqu’alors.

Les biopsies liquides se développent dans de nombreux contextes, offrant la possibilité aux chercheurs et aux médecins d’en apprendre toujours plus sur la tumeur du patient grâce à une simple prise de sang. En effet, les tumeurs laissent échapper nombre d’informations dans le flux sanguin, qu’il s’agisse de cellules cancéreuses vivantes (potentiellement métastatiques), de petites vésicules ou de fragments de leur ADN. Grâce à des techniques toujours plus perfectionnées, il est maintenant possible de capturer et exploiter de tels indices même si leur concentration est minime. Mais dans le cas des tumeurs cérébrales, un problème se pose : la barrière hémato-encéphalique. Cette « frontière biologique », qui protège le cerveau du « tout-venant » de la circulation sanguine, empêche aussi nombre de ces indices d’être captés dans le sang. Pour pallier cette limite, des chercheurs ont changé leur fusil d’épaule et ont mis au point une technique efficace pour rechercher l’ADN tumoral circulant dans le liquide céphalo-rachidien, qui baigne notre système nerveux central et peut être collecté par une ponction lombaire, bien moins invasive qu’une biopsie cérébrale.

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont travaillé sur des échantillons prélevés auprès de 13 patients atteints d’un gliome et ont utilisé une méthode relativement simple, rapide et peu chère pour rechercher des anomalies génétiques peu spécifiques de chaque tumeur mais systématiquement présentes dans les cancers. Des analyses plus poussées ont aussi montré que les fragments d’ADN tumoraux étaient légèrement plus courts que ceux provenant de cellules saines, donnant ainsi une autre clé pour isoler le précieux ADN et améliorer le taux de détection.

Les auteurs de l’étude publiée en novembre dernier indiquent que cette approche, permet de réaliser une première investigation rapide susceptible d’informer sur la quantité d’ADN tumoral circulant et de donner certaines informations précieuses sur la nature de la tumeur. Chez un des patients, ils ont ainsi mis le doigt sur certaines anomalies génétiques dans l’ADN circulant alors qu’elles n’avaient pas été décelées dans les multiples biopsies réalisées dans la tumeur. Ils suggèrent que cette approche pourrait être un outil efficace pour suivre l’évolution de la maladie ou la réponse aux traitements, moyennant la réalisation d’une étude clinique plus poussée, impliquant notamment plus de patients. Pour la communauté scientifique, cette technique pourrait être à l’origine d’un accroissement inestimable des données moléculaires propres à ces tumeurs qui constituent encore un défi thérapeutique majeur.


R. D.

Source : Moulière, F. et al; Detection of cell-free DNA fragmentation and copy number alterations in cerebrospinal fluid from glioma patients; EMBO molecular medicine; Nov 2018