Les cancers du testicule
Il n’est pas toujours possible d’identifier les causes d’un cancer du testicule. La recherche a toutefois permis d’identifier plusieurs facteurs susceptibles d’augmenter le risque de développer ce cancer. Il est notamment de plus en plus suspecté que cette maladie puisse être favorisée par l’exposition à des facteurs de risque présents dans notre environnement comme les polluants chimiques.
C'est le facteur de risque le mieux évalué. Cette anomalie congénitale, qui affecte 1 à 3 % des nouveaux-nés garçons, peut concerner un seul ou les deux testicules, qualifié(s) alors de testicule(s) ectopique(s).
Au cours du développement du fœtus, les testicules descendent depuis l'abdomen dans les bourses, leur position finale. Chez les jeunes hommes dont le testicule n'est pas descendu avant l'âge de six ans, le risque de développer un cancer des testicules est multiplié par environ 35. Toutefois, ce chiffre est à relativiser lorsque l'on sait que seulement 6 % des cancers du testicule surviennent chez les hommes ayant été atteints de cette anomalie. Il existe également un risque d'altération de la fécondité. C'est pourquoi le pédiatre surveille précautionneusement la descente testiculaire lorsque les testicules ne sont pas en place dès la naissance. Parfois, il est nécessaire de faire une intervention chirurgicale, si possible avant l'âge de sept ans, pour abaisser le testicule. Cependant cette opération dans l’enfance ne protège pas totalement du risque ultérieur de cancer mais facilite la surveillance puisque le testicule est rendu palpable. Le risque de développer un cancer du testicule et/ou d'altérer la fécondité est plus élevé lorsque l'intervention d'abaissement du testicule est réalisée après l'âge de dix ans.
Après un cancer du testicule, l'individu présente un risque accru qu'une tumeur se développe sur l’autre testicule, dit controlatéral. Le risque de récidive est de 2 à 3 % durant 15 à 25 ans. L'autopalpation du testicule (voir encadré page 15) permet de détecter l'apparition d'une petite masse dure suspecte au sein de la glande testiculaire.
L'atrophie testiculaire : la diminution de taille du testicule, encore appelée atrophie testiculaire, résulte en particulier des oreillons ou d’un traumatisme. Elle peut aussi être la conséquence d'un défaut de migration des testicules qui n'a pas été prise en charge pendant l'enfance.
Infection à VIH : les patients porteurs du VIH (le virus responsable du sida) présentent un risque majoré de cancer du testicule.
Les antécédents familiaux : avoir un frère ou un père qui a été atteint par un cancer du testicule augmente le risque de développer la maladie. Pour autant, le caractère héréditaire n'a pas été établi. Les formes familiales, dont la fréquence varie entre 1,2 % et 3,5 % selon les études, surviennent à un âge plus précoce que les autres formes.
Comme le nombre de cancers du testicule a doublé ces quarante dernières années en Europe, médecins et chercheurs accusent de plus en plus les polluants chimiques. De nombreuses études sont en cours pour évaluer leurs effets. Les pesticides par exemple, et plus généralement les perturbateurs endocriniens (voir Les espoirs de la recherche, page 30), sont suspectés d’avoir un impact sur le développement des organes sexuels dès la vie intra-utérine.
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Professeur Alain Houlgatte, chef du service d'urologie à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce (Paris) et Brigitte Boizet, directrice de recherche CNRS, responsable de l'équipe « Développement et pathologie de la gonade » à l'Institut de génétique humaine (Montpellier).