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20 mars 2020

Cancers du sein : premiers pas d'une immunothérapie avant la chirurgie

Les immunothérapies anti PD-1 avaient déjà fait leur entrée dans la prise en charge des cancers du sein triple-négatifs; des résultats récents indiquent que les cancers hormono-dépendants pourraient aussi y être sensibles lorsque le traitement est proposé avant l’opération.

C’est le chemin emprunté par les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire face à d’autres cancers comme les mélanomes ou les cancers du poumon… D’abord proposés aux patients dont les cancers étaient avancés voire métastatiques, et après qu’un certain nombre d’autres traitements aient échoué, les anti PD-1, anti PD-L1 ou anti CTLA4 se sont aussi avérés efficaces à des stades plus précoces de la maladie et sont maintenant employés dès la première ligne de traitement dans bien des cas. Face aux cancers du sein, les premiers jalons de ces immunothérapies ont été posés chez les patientes atteintes de cancers triple-négatifs avancés. Les résultats d’un essai, publiés dernièrement dans le Journal of the American Medical Association – Oncology, révèlent qu’un anti PD-1 administré avant l’opération pourrait bénéficier à des patientes touchées par un cancer du sein de stade précoce (II/III) mais agressif, que leur tumeur soit triple-négative ou hormonodépendante.

Les résultats de l’essai mené aux Etats-Unis portent sur une cohorte de 69 patientes dont la tumeur n’exprime pas HER2 et dont 40 sont hormonodépendantes et 29 sont triple-négatives. Avant la chirurgie, les patientes ont reçu une immunothérapie anti PD-1 (pembrolizumab) associée à une chimiothérapie. Les 69 patientes ainsi traitées étaient comparées à 181 autres prises en charge pour des cancers de mêmes types mais qui ne recevaient que la chimiothérapie en traitement néo-adjuvant.

Chez les patientes hormonodépendantes, une réponse pathologique complète (absence de cellules tumorales dans le tissu prélevé lors de l’opération) était observée dans 30 % des cas alors qu’elle n’était obtenue que dans 13 % des cas dans le groupe ne recevant que la chimiothérapie. Des résultats plus marqués encore ont été obtenus chez les patientes triple-négatives, avec une réponse complète dans 60 % des cas, contre 22 % dans le groupe sans immunothérapie néo-adjuvante. De façon générale, cette réponse pathologique complète était associée à une survie sans récidive de 90 % après 3 ans de suivi (80 % lorsque la réponse n’était pas complète).

Ces résultats, qui doivent être confirmés lors d’un essai de phase 3, constituent une avancée majeure pour les patientes touchées par un cancer hormonodépendant agressif mais encore précoce, chez qui les immunothérapies n’étaient pas envisagées jusqu'à présent.


R. D.

Source : Nanda, R et al; Effect of Pembrolizumab Plus Neoadjuvant Chemotherapy on Pathologic Complete Response in Women With Early-Stage Breast Cancer An Analysis of the Ongoing Phase 2 Adaptively Randomized I-SPY2 Trial; JAMA Oncol; 13 février 2020