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Projet soutenu

Evaluer les bénéfices d’un dépistage organisé des cancers du sein adapté au niveau de risque de chaque femme

Face aux limites du dépistage du cancer du sein tel qu’il est organisé dans de nombreux pays, des améliorations doivent être envisagées pour une meilleure efficacité, moins d’effets négatifs et une meilleure adhésion des femmes. L’étude internationale MyPeBS, promue par Unicancer et financée par le programme européen « Horizon 2020 » vise à évaluer les bénéfices d’un dépistage organisé « personnalisé », dont le protocole est adapté au niveau de risque de cancer de chaque femme. La Fondation ARC est membre du consortium international MyPeBS.

Contexte et objectif du projet

MyPeBSEn Europe, les cancers du sein touchent 360 000 nouvelles patientes chaque année et sont à l’origine de 92 000 décès. Ce sont les cancers les plus fréquents et les plus meurtriers chez les femmes. Face à cet enjeu de santé publique, un dépistage a été organisé dans de nombreux pays et permet à toutes les femmes d’une classe d’âge de bénéficier d’examens permettant de déceler des tumeurs mammaires, potentiellement de façon précoce, afin de les prendre en charge le plus tôt et le plus efficacement possible. Ces programmes de dépistage organisé s’adressent en général aux femmes âgées de 50 à 69 ans (50 à 74 ans en France). En France, il repose sur l’envoi, tous les deux ans, d’une invitation à réaliser une mammographie associée à un examen clinique. Malgré des bénéfices avérés de ces programmes de dépistage sur la réduction du risque de décès par cancer du sein et des stades au diagnostic, certaines limites persistent. La mammographie n’est pas infaillible : certaines tumeurs cancéreuses ne sont pas décelées (cancers d’intervalle). Elle n’évite qu’un décès sur 5. Elle révèle parfois des anomalies qui s’avèrent finalement bénignes, causant un stress inutile (« faux-positifs »). Dans d’autres cas (10-15% des cancers identifiés), les anomalies décelées – et traitées – sont effectivement cancéreuses mais si peu agressives qu’elles n’auraient jamais engendré d’ennui de santé pour la « patiente ». Ce sur-diagnostic entraîne donc un sur-traitement qui peut être lourd. Enfin, les mammographies répétées tous les deux ans pendant une vingtaine d’année induisent un risque de cancer radio-induit qui, même s’il est très faible, doit être pris en compte.

Pour optimiser l’efficacité du dépistage, c’est-à-dire limiter le nombre de cancers non détectés (les faux négatifs) comme la proportion de faux positifs et de sur-diagnostic, le projet international MyPeBS (My personal breast screening) se propose de tester une approche alternative basée sur l’adaptation du protocole de dépistage au niveau de risque de cancer du sein de chaque femme. A l’origine de ce projet, des travaux notamment menés dans l’équipe de Suzette Delaloge (Gustave Roussy, Villejuif), avec le soutien de la Fondation ARC, pour déterminer le plus précisément – et de façon reproductible – le niveau de risque de chaque femme. L’outil qui a ainsi été créé, utilisable de façon simple par un médecin grâce à un logiciel dédié, est capable de livrer un score de risque prenant en compte l’âge de la femme, son histoire familiale, ses antécédents gynécologiques, sa densité mammaire et un « score de polymorphisme génétique ». Ce dernier est lui-même une variable qui repose sur l’analyse génétique de plusieurs centaines de localisations dans le génome et dont les différences, d’une femme à l’autre, s’avèrent significatives en terme de risque de cancer du sein.

L’étude MyPeBS, promue par Unicancer et coordonnée par Suzette Delaloge, doit ainsi comparer, dans chacun des 5 pays recruteurs (France, Italie, Israël, Belgique et Royaume-Uni), l’efficacité des dispositifs de dépistage organisé actuels à celle du dispositif basé sur la personnalisation du dépistage. Concrètement, les investigateurs ont pour mission de recruter 85 000 femmes de 40 à 70 ans à travers les 5 pays recruteurs et de les répartir aléatoirement (essai randomisé) entre deux groupes, l’un suivant le dépistage actuellement en place dans son pays, l’autre suivant les modalités du dépistage personnalisé : une mammographie à la fin des 4 ans de suivi de l’étude (risque bas), une mammographie tous les deux ans (risque modéré), une mammographie annuelle (risque élevé) ou une mammographie annuelle associée à une IRM annuelle jusqu’à 60 ans (risque très élevé). Les femmes ayant un tissu mammaire dense (détecté à la mammographie) auront également une échographie. En France, l’objectif est de recruter 20 000 femmes volontaires d’ici à mai 2021. Les femmes sont incluses par près de 600 médecins répartis dans les 30 départements participants : médecins généralistes, radiologues, gynécologues, installés dans des cabinets de ville pour la plupart. D’une durée de six ans, l’étude comparera en premier lieu le nombre de cancers du sein décelés à des stades avancés (2 ou plus) après quatre ans de suivi dans les deux groupes d’étude. Le premier objectif est de prouver que le dépistage personnalisé fait au moins aussi bien, et si possible mieux, que le dépistage organisé actuel. Les scientifiques se pencheront aussi sur l’acceptabilité de la démarche pour les femmes, compareront la proportion de sur-diagnostics et de sur-traitements entres le 2 modalités, évalueront le rapport coût-efficacité pour les systèmes de santé… Le projet prévoit, une fois les résultats de l’étude analysés, d’adresser à la Commission Européenne des recommandations concernant la place de cette approche personnalisée dans le futur du dépistage organisé en Europe.

Le porteur de projet

Suzette DelalogeL’étude MyPeBS est promue par le réseau Unicancer, et Suzette Delaloge en est l’investigatrice principale. Le consortium MyPeBS fédère 25 partenaires issus de 7 pays (France, Italie, Israël, Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas et États-Unis), dont plusieurs institutions prestigieuses engagées dans la recherche et la prévention du cancer du sein et des représentants de plusieurs associations de patients. Ce projet a reçu un financement de l'Union européenne dans le cadre du programme-cadre pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 - n° 755394.

 

Notre soutien

Depuis 2017, nous sommes un des 26 partenaires du projet MyPeBS et l’un des membres fondateurs. La Fondation participe aux assemblées générales du consortium et est impliquée dans le groupe de travail dédié à la diffusion de l’information sur l’étude.

CE

 

 


R. D.


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