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Devenir parent après un cancer

Préserver la fertilité des femmes

Il existe aujourd’hui de nombreuses techniques qui permettent aux femmes d’envisager un projet d’enfant après la maladie.

La congélation d'ovocytes ou d'embryons

Pour qui ?

Pour les femmes jusqu’à 40 ans.

Comment ?

Prélèvement d’ovocytes matures
Quand les traitements peuvent attendre au moins deux semaines, la patiente reçoit pendant 10 à 15 jours une injection quotidienne d’hormones FSH en vue de stimuler sa production d’ovocytes matures : 8 à 15 sont alors prélevés par voie vaginale, sous contrôle échographique et anesthésie locale ou générale. Ce stock d’ovocytes peut directement être congelé ou bien fécondé en laboratoire par les spermatozoïdes du conjoint, dans le cas où le projet d’enfant est déjà envisagé. Les embryons formés sont ensuite congelés par vitrification à - 196 °C dans de l’azote liquide.

Prélèvement d’ovocytes immatures
Pour les femmes qui doivent très rapidement démarrer leurs traitements ou dont le cancer est hormono-dépendant, il est possible de prélever des ovocytes dits « immatures » pour les faire maturer in vitro (MIV). Les ovocytes matures obtenus sont alors congelés ou fécondés en vue d’une cryopréservation embryonnaire.

Et après le cancer ?

Lorsque le désir d’enfant est formulé et après accord de l’équipe médicale (généralement 2 à 10 ans après la fin des traitements selon la pathologie), les ovocytes matures peuvent être décongelés pour être fécondés en laboratoire (FIV) avec les spermatozoïdes du conjoint. Si ce sont les embryons qui ont été vitrifiés, ils peuvent également être décongelés, puis implantés dans l’utérus de la patiente. En France, Élise a été le premier bébé à naître en 2015, après vitrification des ovocytes de sa mère à qui on avait diagnostiqué une maladie de Hodgkin trois ans plus tôt.

Dans le cas précis des ovocytes immatures, seuls 50 % parviennent à maturité suffisante pour être congelés ou fécondés. Ainsi, les chances d’être enceinte grâce à ces ovocytes ou embryons congelés après maturation in vitro (MIV) sont inférieures à celles que l’on obtient avec des ovules ou embryons vitrifiés après stimulation ovarienne. C’est la raison pour laquelle on propose généralement aux femmes de coupler le prélèvement d’ovocytes immatures à un prélèvement de cortex ovarien.

Sachez-le

Ovocytes ou embryons peuvent rester congelés durant plusieurs années sans « vieillir », mais leur utilisation sera limitée par l’âge de la femme (43-45 ans selon la réglementation) et l’Assistance médicale à la procréation (AMP) qui n’est remboursée par la Sécurité sociale que jusqu’à 43 ans.

La cryoconservation du cortex ovarien

Pour qui ?

La technique s’adresse aux petites filles pré-pubères, ainsi qu’aux femmes de moins de 40 ans pour lesquelles la stimulation hormonale est impossible et /ou quand le traitement risque d’être très gonadotoxique. C’est également la seule technique envisageable quand la patiente a déjà démarré une chimiothérapie.

Comment ?

Cette technique consiste à prélever un ovaire ou un fragment d’ovaire (par coelioscopie ou au cours d’une intervention chirurgicale), puis à isoler la partie de l’ovaire (cortex) contenant la réserve de follicules et à la conserver sous forme de fragments dans l’azote liquide.

Et après le cancer ?

Après la rémission, ces fragments d’ovaires pourront être greffés chez la patiente dans le but d’obtenir une grossesse naturelle ou par fécondation in vitro, après stimulation hormonale. Depuis 2004, environ 150 naissances dans le monde, dont 20 en France, ont été obtenues après décongélation et greffe de tissu ovarien.

Rechercher les cellules malignes dans les tissus

Dans certains cancers, on ne peut exclure l’hypothèse que la greffe réintroduise des cellules malignes congelées au sein du tissu. C’est notamment le cas pour les leucémies. Pour pallier ce risque de récidive, une équipe Inserm de Besançon1 a développé des marqueurs permettant de repérer la présence éventuelle de cellules cancéreuses dans le tissu ovarien à réimplanter pour n’en garder que la partie saine. Une autre équipe, à l’hôpital Saint Louis à Paris2, a également mis au point un protocole pour « traquer » les cellules malignes encore présentes dans les ovaires. Leurs travaux ont déjà permis la greffe de cortex ovarien sain chez deux patientes ayant été atteintes d’une leucémie.

Des traitements protecteurs de la fertilité

Les femmes en passe de recevoir une chimiothérapie mais ne pouvant bénéficier de stimulation se voient parfois proposer des traitements qui mettent leurs ovaires au repos. Appelés agonistes de la GnRH (hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires), ces médicaments ont pour mission d’empêcher la sortie des follicules primordiaux de la réserve ovarienne. Mais ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité dans cette indication car plusieurs études cliniques fournissent des résultats contradictoires. Certaines montrent plus de chances de grossesse après traitement, d’autres n’indiquent aucun bénéfice. Par ailleurs, des effets secondaires comme des sécheresses vaginales ou des bouffées de chaleurs peuvent aussi se manifester. Toutefois, les agonistes de la GnRH présentent certains avantages : absence de délai nécessaire entre leur administration et le début de la chimiothérapie, pas de nécessité de stimulation ovarienne ou d’intervention chirurgicale supplémentaire, induction d’une aménorrhée et réduction des phénomènes hémorragiques chez des patientes à risques de thrombopénie. D’autres molécules sont actuellement en cours de développement pour tenter de limiter l’impact négatif de la chimiothérapie sur l’ovaire.

la piste de l'ovaire artificiel

En créant un ovaire artificiel en laboratoire, des chercheurs de l’hôpital Rigshospitalet de Copenhague viennent d’ouvrir une nouvelle voie d’espoir. Ils ont prélevé et cryoconservé des follicules contenant des ovcoytes et du tissu ovarien, chez des femmes atteintes de cancer. Les chercheurs ont commencé par retirer toutes les cellules du tissu ovarien, potentiellement cancéreuses, afin de ne garder qu’une structure principalement composée de collagène. Les follicules, qui ne contiennent jamais de cellules cancéreuses, ont ensuite été réintroduits au sein de cette matrice pour s’y développer. L’ovaire artificiel ainsi créé a ensuite été transplanté dans le ventre d’une souris ; les chercheurs ont pu observer que, dans ce contexte expérimental, le tissu et les follicules ovariens se développaient correctement. Cette technique très encourageante doit être testée et validée chez la femme.

« Quand mon oncologue m’a parlé de préserver ma fertilité...
Julie, 32 ans

... j'ai été rassurée : ça signifiait que la vie m’attendait au bout du chemin : sinon, il ne m’aurait rien proposé... En même temps, ça m’a fait peur car ça voulait aussi dire que les risques de devenir stérile à cause de la chimiothérapie étaient bien réels. »

 


1. unité 1098 Inserm/Université de Franche-Comté/EFS, Centre d’investigation clinique 1431

2. Dr Florian Chevillon, Dr Nathalie Dhédin et Pr Catherine Poirot

Ce dossier a été réalisé avec l'aide du Pr Catherine Poirot, responsable de la consultation de Préservation de la fertilité à l’hôpital Saint-Louis, à Paris ; Pr Nathalie Rives, présidente des CECOS et responsable du laboratoire de biologie de la reproduction-Cecos du CHU de Rouen ; Dr Anne-Sophie Hamy-Petit, gynécologue et chercheuse à l’Institut Curie ; Dr Andreas Gombos, oncologue à l’Institut Jules Bordet à Bruxelles ; Dr Charlotte Sonigo, gynécologue à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart ; Pr Michael Grynberg, chef de service de Médecine de la reproduction et préservation de la fertilité à l’hôpital Antoine Béclère, à Clamart.