Le cancer
La transformation d'une cellule normale en une cellule cancéreuse peut être induite par de nombreux facteurs liés aux modes de vie, à l’environnement ou encore à notre patrimoine génétique.
L’étude des mécanismes biologiques qui sont à l’origine des cancers (ou cancérogenèse) a permis d’identifier un certain nombre de facteurs qui augmentent le risque de cancer.
Il est généralement difficile de savoir pourquoi une personne a développé un cancer. Les cancers sont en effet des maladies multifactorielles et l’ensemble des facteurs pouvant conduire à leur apparition ne sont pas connus. Toutefois, l’étude des mécanismes biologiques qui sont à l’origine des cancers (ou cancérogenèse) a permis d’identifier un certain nombre de facteurs qui augmentent le risque de cancer.
On dissocie généralement les facteurs de risque en deux groupes : les facteurs évitables et les facteurs non évitables. Les premiers sont des éléments relatifs à notre comportement ou nos habitudes de vie : le tabac, l’équilibre alimentaire, le soleil, les infections par certains virus ou certaines bactéries... Autant de facteurs contre lesquels il est possible de se prémunir. Les facteurs non évitables sont quant à eux liés à notre âge, notre sexe, notre patrimoine génétique...
Le tabac est le principal facteur de risque de cancer connu. Il est responsable de plus de 30 % des tumeurs malignes et d’un quart des décès par cancer. Il est responsable de 80 % des cancers du poumon, de 51 à 76 % des cancers des voies aérodigestives supérieures (larynx, œsophage...) et de 53 % des cancers de la vessie... Le tabagisme passif ne doit pas non plus être négligé : on estime qu’il a causé plus de 250 décès en France en 2000.
Elles sont également impliquées dans la survenue des cancers :
À l’inverse, une consommation suffisante de fruits et légumes constitue un facteur protecteur vis-à-vis des cancers des voies aérodigestives supérieures et de l’estomac. Des fibres en quantités suffisantes réduisent également les risques de cancer colorectal.
L'exposition aux UV du soleil ou des cabines de bronzage est un facteur de risque bien connu de cancer de la peau. Près de 70 % des mélanomes seraient ainsi liés à l’exposition aux UV.
Ils augmentent aussi le risque de développer certains cancers.
Évitables ou non, ils seraient responsables de 3 à 9 % des cancers (hors tabac). Parmi eux, sont regroupés les radiations ionisantes (naturelles ou artificielles), le radon, des polluants comme les dioxines ou les pesticides qui peuvent être retrouvés dans l’alimentation... Par ailleurs, dans le cadre d’une activité professionnelle, l’exposition à de nombreuses substances (l'amiante, le benzène, le chrome, la poussière de bois...) présente un risque cancérigène. La nature des cancers induits est différente selon le polluant considéré.
Le rôle des agents infectieux dans la cancérogenèse de certaines tumeurs est bien connu : 70 à 80 % des cas de cancers du foie seraient liés à des infections par les virus de l’hépatite b et C (VHB, VHC), et 70 % des cancers du col de l’utérus seraient attribuables à deux papillomavirus humains (HPV 16, HPV 18). Le risque de cancer gastrique est quant à lui multiplié par 5 ou 6 en cas d’infection chronique de l’estomac par la bactérie Helicobacter pylori.
Certains lymphomes, en particulier des lymphomes non hogkiniens, sont également associés à des infections virales (VIH, EBV, HHV8, VHC, HTLV-1) ou bactériennes (Helicobacter pylori, Campylobacter jejuni...)
L’avancée en âge, un facteur non évitable par excellence, augmente la probabilité d’avoir un cancer. En effet, plus le temps s’écoule et plus le nombre de lésions susceptibles de s’accumuler dans les cellules augmente. Ainsi, plus nous vieillissons et plus nous avons de risque de voir une de nos cellules devenir anormale et conduire à la formation d’une tumeur.
L’imprégnation hormonale de l’organisme au cours de la vie peut modifier le risque de cancers : l’âge de la puberté et de la ménopause, le nombre de grossesses, l’âge auquel elles ont été menées, la prise de contraceptifs oraux ou de traitements hormonaux substitutifs à la ménopause (THS) ont un impact.
Entre 5 et 10 % des cancers auraient une origine héréditaire. On estime ainsi que 5 à 10 % des cancers de l’ovaire et du sein et 3 % des cancers du côlon seraient liés à une prédisposition génétique héréditaire. D’autres cancers, plus rares, ont presque toujours une origine héréditaire. C’est notamment le cas des rétinoblastomes, des tumeurs pédiatriques de l’œil, ou de certaines tumeurs du rein (tumeur de Wilms).
Dans le cas de certaines maladies chroniques comme les maladies inflammatoires ou auto-immunes, les déficits immunitaires sont associés à un risque augmenté de cancer ou de lymphome.
Des traitements tels que la radiothérapie, la chimiothérapie ou l’administration d’immunosuppresseurs peuvent aussi augmenter le risque de cancer, en particulier celui de cancers hématologiques et cutanés.
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Olivier Hermine, hématologue à l’hôpital Necker, Paris.